Alabama : les républicains infligent un revers électoral à Trump

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Par AFP
Publié le 27 septembre 2017 - 18:54
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Le candidat républicain aux éléctions sénatoriales Roy Moore parle à ses partisans lors d'un rassemb
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Le candidat républicain aux éléctions sénatoriales Roy Moore parle à ses partisans lors d'un rassemblement électoral le 26 septembre 2017 à Montgomery, en Alabama
© SCOTT OLSON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP

Le président américain Donald Trump a reçu un camouflet mardi des électeurs républicains de l'Alabama, qui ont boudé son candidat lors d'une élection primaire sénatoriale aux conséquences nationales.

Alors que le dirigeant avait mis tout son poids derrière le sénateur sortant Luther Strange, soutenu par les caciques du parti, les républicains lui ont préféré le magistrat chrétien ultra-conservateur et controversé Roy Moore.

Selon les résultats définitifs, Roy Moore l'a emporté par 54,9% des voix contre 45,1% pour Luther Strange.

"Grâce à vous, ce soir l'establishment a été battu dans l'Alabama!" s'est félicité le vainqueur dans un tweet.

Mais le président a rapidement tourné la page, effaçant des tweets de soutien envers son candidat, et félicitant chaudement le républicain nouvellement investi.

"Félicitations à Roy Moore pour sa victoire à la primaire républicaine", a tweeté Donald Trump mardi soir. "J'ai parlé à Roy Moore la nuit dernière pour la première fois. Il a l'air d'être un type vraiment bien qui a mené une campagne fantastique", a-t-il encore écrit mercredi matin, après lui avoir demandé de "gagner" le 12 décembre, date de l'élection sénatoriale contre le candidat démocrate.

Paradoxe de ce scrutin, des figures du "trumpisme" soutenaient le juge Moore, à commencer par Steve Bannon, ex-conseiller du président évincé en août de la Maison Blanche, et qui s'est donné comme mission de sauver le trumpisme originel d'un dévoiement par les républicains traditionnels. L'ancienne candidate à la vice-présidence Sarah Palin l'épaulait également.

Le milliardaire, qui se targuait jusqu'à présent d'avoir fait remporter plusieurs élections législatives partielles, se retrouve néanmoins dans la position redoutée d'avoir misé sur un "loser".

- 'Une erreur' -

Le scrutin illustre aussi la menace posée par une frange du monde conservateur, en guerre ouverte avec l'establishment du parti républicain.

Steve Bannon, en particulier, a déclaré comme ennemi le chef de la majorité sénatoriale, Mitch McConnell. Les "trumpistes" lui reprochent sa proximité avec les "élites" politico-économiques, et plus généralement de vouloir modérer les idées du locataire de la Maison Blanche.

Anticipant ce revers, Donald Trump avait reconnu que la défaite de son poulain écornerait son image.

"J'ai peut-être fait une erreur, pour être honnête", a-t-il déclaré vendredi dernier, lors d'un meeting de soutien. "Si Luther ne gagne pas (...) ils vont dire que le président des Etats-Unis n'a pas été capable de faire gagner son candidat".

L'affrontement était moins une bataille idéologique que de personnalités. Aucun candidat ne correspond au profil trumpiste typique, bien que chacun ait assuré vouloir défendre le président.

"Ne laissez pas la presse dire que, sous prétexte qu'il a soutenu mon adversaire, je ne le soutiens pas lui et son programme, tant que c'est constitutionnel", a lancé Roy Moore dans son discours de victoire.

- Message de Bannon aux 'élites' -

Pour Steve Bannon, patron du site Breitbart, et ses alliés, la victoire du magistrat controversé est une démonstration de leur pouvoir de nuisance, et un avertissement avant les primaires du printemps prochain, en vue des législatives de novembre 2018.

Intervenant sur place mardi, il s'est vanté d'avoir lancé une "révolution" qui s'étendra "d'Etat en Etat", promettant une armée de "gens suivant le modèle de Roy Moore, qui n'ont pas besoin de lever de l'argent auprès des élites, des capitalistes et des gros bonnets de Washington, New York et la Silicon Valley".

Luther Strange, 64 ans, nommé en février par le gouverneur en raison de la vacance du siège, est un conservateur classique, lobbyiste devenu homme politique, et dont la loyauté promise lui avait valu le soutien officiel du milliardaire, désespéré de voir ses réformes embourbées au Congrès.

Mieux connu localement, Roy Moore, 70 ans, a bâti sa réputation en défiant les autorités sur la place de la religion dans l'espace public.

Il a autrefois installé une statue sur les dix commandements dans son tribunal. En tant que chef du pouvoir judiciaire de l'Alabama, il s'est fait suspendre de ses fonctions pour avoir refusé de reconnaître la légalisation du mariage homosexuel.

Et il a répété mardi que son but, s'il était élu sénateur, serait de restaurer "la connaissance de Dieu dans la Constitution et au Congrès".

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