Algérie : l'armée appelle au dialogue avec les institutions de l'Etat pour sortir de la crise

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Par AFP - Alger
Publié le 01 mai 2019 - 19:25
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Manifestation à Alger à l'occasion de la Fête du travail le 1er mai 2019
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© RYAD KRAMDI / AFP
Manifestation à Alger à l'occasion de la Fête du travail le 1er mai 2019
© RYAD KRAMDI / AFP

Le chef d'état-major de l'armée algérienne a appelé mercredi au "dialogue avec les institutions de l'Etat", après avoir opposé mardi une fin de non-recevoir aux revendications des manifestants, qui réclament la mise en place d'institutions de transition ad hoc pour gérer l'après Abdelaziz Bouteflika.

"Je demeure entièrement convaincu qu'entamer un dialogue constructif avec les institutions de l'Etat, est l'unique moyen pour sortir de la crise", a affirmé le général Ahmed Gaïd Salah dans une déclaration publiée mercredi sur le site du ministère de la Défense.

Ce dialogue, a-t-il insisté, est "la voie la plus judicieuse pour présenter des propositions constructives, rapprocher les points de vue et atteindre un consensus autour des solutions disponibles".

Dans la soirée, le Mouvement de la société pour la paix (MSP, islamiste), plus important parti de l'opposition, a salué "toute option sincère vers un dialogue large et inclusif, soutenu et parrainé par des institutions crédibles".

Dans une déclaration écrite de son président, Abderrazak Makri, le parti appelle à "répondre rapidement aux revendications du peuple algérien".

Le Front des forces socialistes (FFS) a pour sa part dénoncé "l'ingérence du chef d'état-major dans les affaires politiques du pays". Selon le parti, "le peuple algérien n'accorde aucun crédit à ses promesses de protéger la révolution populaire".

Le général Ahmed Gaïd Salah avait indiqué dans un discours la veille que la présidentielle prévue le 4 juillet en Algérie --dans les délais prévus par la Constitution-- pour élire un successeur à M. Bouteflika, poussé à la démission le 2 avril, était la "solution idéale pour sortir de la crise".

Les manifestants exigent depuis le 22 février le départ de l'ensemble des figures du "système" au pouvoir en Algérie, notamment celui du chef de l'Etat par intérim Abdelkader Bensalah et du Premier ministre Noureddine Bedoui, deux anciens proches de M. Bouteflika.

Les contestataires refusent que les structures et personnalités de l'appareil hérité de M. Bouteflika organisent la présidentielle, ses vingt années au pouvoir ayant été marquées selon eux par des fraudes électorales.

- Manifestation de travailleurs -

Ils réclament un processus de transition hors des institutions et délais prévus par la Constitution, supervisé par des structures spécialement mises en place et chargées de mener le pays vers une IIe République.

Devenu de facto l'homme fort de l'Algérie depuis qu'il a lâché M. Bouteflika, rendant sa démission inéluctable, le général Gaïd Salah a souligné mardi exclure que l'armée permette une transition hors du cadre constitutionnel.

Le général Gaïd Salah a d'autre part prévenu mercredi contre toute tentative d'"exploiter les manifestations afin de porter atteinte à la sécurité nationale du pays et mettre en danger son unité nationale".

Il a assuré que l'armée "œuvre en permanence à faire éviter au pays de tomber dans le piège de la violence et les tragédies qui pourraient en résulter".

A l'occasion de la Fête du travail, des centaines de travailleurs ont manifesté mercredi place du 1er Mai à Alger, siège de l'Union générale des travailleurs algériens.

Brandissant des drapeaux algériens, ils scandaient des slogans contre le "système" et réclamaient des mesures contres les "corrompus".

La police les a empêchés de rejoindre d'autres manifestants rassemblés à la Grande Poste, bâtiment devenu le lieu de rassemblement emblématique des manifestations algéroises.

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