Royaume-Uni : l'Ukip en crise après la révocation de son leader

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Par AFP - Londres
Publié le 17 février 2018 - 18:44
Mis à jour le 18 février 2018 - 00:56
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Le chef du parti europhobe britannique Ukip, Henry Bolton, le 29 septembre 2017 à Torquay en Angleterre
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© Ben STANSALL / AFP/Archives
Le chef du parti europhobe britannique Ukip, Henry Bolton, le 29 septembre 2017 à Torquay en Angleterre
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Le chef du parti europhobe britannique Ukip, Henry Bolton, a été démis de ses fonctions par un vote des adhérents lors d'un congrès extraordinaire samedi, plongeant le parti dans une nouvelle crise.

Poussé vers la sortie suite à des propos racistes de son ex-compagne contre la fiancée métisse du prince Harry, "Henry Bolton a été révoqué par une décision démocratique des adhérents", à 63% des suffrages, a déclaré Paul Oakden, le président non élu de l'Ukip, en charge de la bonne marche organisationnelle du parti.

Déjà confronté à des difficultés financières, l'Ukip va devoir remplacer son leader pour la quatrième fois en moins de deux ans, depuis le départ du dirigeant historique Nigel Farage peu après le référendum du 23 juin 2016 qui a décidé la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

Le parti avait participé activement à la campagne du Brexit, mais peine depuis à se trouver une raison d'être. Les dissensions internes et les revers électoraux successifs ont également fragilisé sa position.

"Je pense qu'il sera très difficile pour le parti de survivre" à une nouvelle bataille autour de ses dirigeants, a déclaré Henry Bolton lors du congrès extraordinaire organisé à Birmingham.

Une nouvelle élection doit être organisée dans les 90 jours. D'ici là un eurodéputé, Gerard Batten, assurera l'intérim. S'exprimant devant les adhérents, il a estimé que ceux-ci avaient pris la "meilleure décision étant données les circonstances".

Henry Bolton n'a pas exclu la possibilité de se présenter de nouveau. "Je n'en ai pas encore fini avec la politique", a-t-il prévenu.

- Vers l''autodestruction' -

Elu en septembre 2017, Henry Bolton faisait l'objet de multiples critiques depuis la révélation, dans la presse, de SMS envoyés par son ex-compagne Jo Marney à un ami. Dans ces messages, elle estimait que l'actrice métisse Meghan Markle, dont le mariage avec Harry est prévu le 19 mai, allait "souiller notre famille royale".

En janvier, il avait déjà fait l'objet d'un vote de défiance du comité exécutif du parti, à l'issue duquel il avait refusé de démissionner.

Il avait assuré avoir mis fin à sa relation avec Jo Marney, de 29 ans plus jeune que lui, pour laquelle il avait quitté son épouse. Des photos les montrant ensemble avaient ensuite été publiées par les tabloïds britanniques.

Il n'a pas hésité à comparer la couverture médiatique dont il fait l'objet à celle de la princesse Diana, au risque de s'attirer critiques et moqueries.

"C'est une affaire privée, qui doit être traitée en privé", a-t-il déclaré sur Sky News. "Il n'y a probablement rien eu de tel depuis (...) Diana et Dodi" Al-Fayed, dont la liaison avait fait l'objet d'une intense couverture médiatique jusqu'au décès du couple dans un accident de voiture en 1997.

Dans les colonnes du Daily Telegraph jeudi, Nigel Farage avait déploré ce feuilleton. Il avait malgré tout affirmé son soutien à Henry Bolton, estimant que la situation de l'Ukip était trop dégradée pour se lancer à la recherche d'un nouveau chef.

"L'alternative pour le parti est de continuer sur la voie de l'autodestruction, jusqu'à devenir insignifiant" avait-il mis en garde. Il est peut-être trop tard pour sauver l'Ukip, mais on ne sait jamais".

Joe Marney ne s'est pas privée de commenter le résultat du congrès exceptionnel. "Une bande de crétins. Mon amour pour Henry ne dépend pas de ces batailles politiques. Je n'irai nulle part", a-t-elle écrit sur Twitter.

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