Argentine : manifestation contre l'assignation à résidence accordée à un tortionnaire de la dictature

Auteur:
 
Par AFP - Buenos Aires
Publié le 06 janvier 2018 - 20:51
Image
Manifestation devant le domicile de Miguel Etchecolatz, un ex-chef de la police sous la dictature argentine (1976-1983), pour protester contre la décision de la justice de l'autoriser à purger chez lu
Crédits
© ALFONSINA TAIN / AFP
Manifestation devant le domicile de Miguel Etchecolatz, un ex-chef de la police sous la dictature argentine (1976-1983), pour protester contre la décision de la justice de l'autori
© ALFONSINA TAIN / AFP

Des centaines de personnes ont manifesté samedi devant le domicile de Miguel Etchecolatz, un ancien chef de la police sous la dictature argentine (1976-1983), pour protester contre la décision de la justice de l'autoriser à purger chez lui sa condamnation à la prison à perpétuité.

Devant la maison de Miguel Etchecolatz, située dans un quartier résidentiel de Mar del Plata, une station balnéaire à 400 km de Buenos Aires, les manifestants ont brûlé une image le représentant et lancé des fusées rouges pour représenter le sang versé par les victimes de la dictature, durant laquelle 30.000 personnes ont disparu selon les organisations humanitaires.

Un Tribunal fédéral lui avait accordé le 27 décembre le droit de purger sa peine à son domicile en raison de son âge avancé, 88 ans, et de problèmes de santé.

Dans leur requête, ses avocats avaient souligné que leur client était "la personne la plus âgée dans un établissement pénitentiaire fédéral", et qu'"avec ses 88 ans et ses diverses maladies il répondait aux critères prévus par la loi" pour être assigné à résidence.

En 1986 d'abord, puis entre 2004 et 2016, Miguel Etchecolatz a été condamné à cinq reprises, des peines que la justice de l'Etat de La Plata (sud) a transformé en réclusion à perpétuité.

Bras droit durant la dictature du chef de la police de la province de Buenos Aires, le général Ramon Camps, Miguel Etchecolatz a été entre mars 1976 et fin 1977 en charge des 21 prisons clandestines créées dans ce district.

Un des commandos qu'il supervisait est responsable de l'enlèvement dans la nuit du 16 septembre 1976 d'un groupe de lycéens âgés de 14 à 17 ans, une opération de répression connue sous le nom de "Nuit des Crayons". Seuls quatre ont survécu.

En Argentine, les prisonniers de plus de 70 ans peuvent prétendre à l'assignation à résidence au cas par cas, mais les organisations de défense des droits de l'Homme se battent pour que les condamnés pour crimes contre l'humanité purgent leur condamnation en milieu carcéral.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.