Attentats au Sri Lanka : ce que l'on sait

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Par AFP - Colombo
Publié le 23 avril 2019 - 17:32
Mis à jour le 24 avril 2019 - 18:38
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Un soldat monte la garde devant l'église Saint-Antoine de Colombo, le 23 avril 2019
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© Mohd RASFAN / AFP
Un soldat monte la garde devant l'église Saint-Antoine de Colombo, le 23 avril 2019
© Mohd RASFAN / AFP

Quelque 360 personnes ont été tuées dimanche au Sri Lanka dans une série d'attentats suicides, revendiqués par le groupe Etat islamique (EI), contre des hôtels de luxe et des églises célébrant la messe de Pâques. Les autorités ont reconnu une "défaillance" dans la sécurité.

Voici ce que l'on sait à ce stade:

- Que s'est-il passé ? -

De puissantes explosions se sont produites en début de matinée dimanche, vers 08H30-09H00 locales (03H00-03H30 GMT), dans trois hôtels de luxe du front de mer de la capitale Colombo. Les établissements affectés (le Shangri-La, le Kingsbury et le Cinnamon Grand Hotel) sont situés à quelques centaines de mètres les uns des autres.

En parallèle, des déflagrations ont frappé trois églises chrétiennes bondées où les fidèles étaient rassemblés pour la messe de Pâques.

Ont été visées la célèbre église Saint-Antoine à Colombo, l'église Saint-Sébastien à Negombo, localité située à une trentaine de kilomètres au nord de la capitale, et une autre église de la ville de Batticaloa, de l'autre côté du Sri Lanka, sur la côte orientale.

Les attentats au Shangri-La et au Cinnamon ont été perpétrés par deux frères islamistes qui y avaient chacun pris une chambre la veille. Ils se sont fait exploser dans leur hôtel respectif le lendemain matin au buffet du petit déjeuner.

Un attentat suicide a échoué contre un quatrième hôtel de luxe à Colombo, adjacent aux autres. Le sac à dos du kamikaze, chargé d'explosifs, n'a pas explosé pour une raison indéterminée. L'homme, cerné par les forces de l'ordre à Dehiwala, dans la banlieue sud de Colombo, s'est fait exploser, tuant deux passants.

À peu près au même moment, un homme et une femme se sont fait exploser lors d'une opération policière au domicile de suspects dans la banlieue nord de Orugodawatta. Deux enfants et trois policiers ont été tués.

Des explosions se sont produites sur huit sites différents au total.

- Qui sont les responsables ? -

Le gouvernement sri-lankais a annoncé que "neuf kamikazes" au total avaient péri. Huit ont été identifiés mais leurs noms n'ont pas été révélés.

Mardi, le groupe jihadiste État islamique (EI) avait revendiqué ces attentats "ayant visé des ressortissants des pays de la Coalition (anti-EI) et les chrétiens".

Mais les autorités sri-lankaises n'ont pas encore confirmé officiellement l'implication de l'EI.

Elles attribuent le carnage au mouvement islamiste local National Thowheeth Jama'ath (NTJ), qui ne l'a pas revendiqué.

Selon le vice-ministre de la Défense, les attaques auraient été perpétrées par une "faction dissidente" du NTJ. Le chef de ce groupe est mort en se faisant sauter à l'hôtel Shangri-La de Colombo, d'après le ministre.

Le sort du leader présumé du NTJ, Zahran Hashim, est inconnu à ce stade.

Le NTJ s'était fait connaître en décembre dernier lorsque que ses membres avaient vandalisé des statues bouddhiques.

- L'enquête -

Un total de cinquante-huit personnes ont été arrêtées depuis dimanche.

D'après les autorités, la plupart des kamikazes sont éduqués et issus de la classe moyenne ou de la classe moyenne supérieure.

L'un des assaillants avait d'ailleurs étudié en Grande-Bretagne et effectué des études universitaires supérieures en Australie.

Le NTJ avait fait il y a 15 jours l'objet d'une alerte diffusée aux services de police, selon laquelle il préparait des attentats suicides contre des églises et l'ambassade d'Inde à Colombo. Cet avertissement était basé sur un signalement "d'une agence de renseignement étrangère".

L'ambassadrice des États-Unis au Sri Lanka a toutefois assuré que son pays n'avait eu "aucune information préalable" sur les attentats.

Les autorités ont admis mercredi une "défaillance" de l'État en matière de sécurité. "Il y a clairement eu une défaillance de la communication de renseignements (...) Si l'information avait été transmise aux bonnes personnes, cela aurait pu permettre d'éviter ou minimiser" ces attentats, a reconnu le vice-ministre de la Défense.

- Qui sont les victimes ? -

Le dernier bilan officiel fait état de 359 morts et quelque 500 blessés.

Au moins 45 enfants et adolescents, dont un bébé de 18 mois, comptent parmi les morts, selon l'ONU.

Selon la police, 39 étrangers font partie des victimes, dans ce pays très prisé des touristes. Parmi les nationalités étrangères touchées, l'Inde paie le tribut le plus lourd avec au moins dix citoyens tués, suivie de la Grande-Bretagne avec six morts.

Au moins quatre Américains sont morts et plusieurs autres grièvement blessés, selon le département d'État. Madrid a annoncé la mort de deux Espagnols et les Pays-Bas ont fait part de trois Néerlandaises tuées.

Trois des quatre enfants du milliardaire danois Anders Holch Povlsen, qui était en vacances au Sri Lanka avec son épouse, ont été tués.

La Chine, l'Arabie saoudite, la Turquie, le Portugal et le Bangladesh font notamment partie des nations touchées, selon le ministère des Affaires étrangères sri-lankais.

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