Au centre d'une purge royale en Arabie saoudite, le Ritz-Carlton va rouvrir

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Par AFP - Ryad
Publié le 15 janvier 2018 - 13:34
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Le Ritz-Carlton, palace de la capitale saoudienne où ont été détenues durant des semaines des personnalités du royaume dans le cadre d'une purge anticorruption, devrait rouvrir ses portes en février.

Au moment des arrestations en novembre, de nombreux internautes avaient ironisé sur cette "prison dorée", composée de suites majestueuses, d'interminables corridors et de salles de bal où se sont côtoyés chefs d'Etat et VIP's du monde entier.

Une source ayant requis l'anonymat a indiqué lundi à l'AFP que "des préparations sont en cours pour une ouverture en février", mais elle n'a pas fourni d'autres précisions.

Sur son site internet, le Ritz-Carlton affiche des chambres disponibles à partir du 14 février.

Plus de 200 princes, ministres, ex-ministres et puissants hommes d'affaires avaient été placés en détention, notamment dans ce grand hôtel, dans le cadre d'une vaste purge anticorruption lancée le 4 novembre par le prince héritier Mohammed ben Salmane.

Le Ritz-Carlton est resté fermé au public depuis cette date, alimentant les spéculations sur le sort réservé à ses nouveaux occupants.

Un employé a confirmé au téléphone à l'AFP que l'établissement acceptait des réservations à partir de la mi-février. Lorsqu'on lui a demandé pourquoi il était impossible de prendre une chambre dès maintenant, il a répondu que les autorités "avaient réservé tout l'hôtel".

Lundi, le quotidien saoudien Okaz a cité une source anonyme affirmant que plusieurs personnalités de haut rang avaient été libérées et avaient quitté le Ritz-Carlton au cours des dernières 48 heures.

Le mois dernier, le procureur général d'Arabie saoudite, Cheikh Saoud al-Mojeb, avait annoncé que la plupart des détenus avaient accepté un arrangement financier en échange de leur libération.

L'arrangement consiste à rembourser au Trésor saoudien des sommes dont les autorités estiment qu'elles ont été mal acquises, a dit le procureur général. Il avait précédemment estimé à au moins 100 milliards de dollars le montant des fonds détournés ou utilisés à des fins de corruption dans le royaume saoudien depuis plusieurs décennies.

- Mystère princier -

Certaines personnalités ont été relâchées, dont le prince Metab ben Abdallah, fils du défunt roi Abdallah, arrêté dans le cadre de la purge. Il a été libéré après avoir payé plus d'un milliard de dollars, selon l'agence Bloomberg News.

D'autres --dont le nombre exact n'est pas connu-- sont encore retenues, dont le prince milliardaire Al-Walid ben Talal, qui détient 95% de Kingdom Holding Co, société ayant des intérêts notamment dans les géants américains Citigroup et Apple.

Il était impossible de savoir lundi si ce prince se trouvait toujours au Ritz-Carlton où s'il avait été transféré dans un autre lieu de détention.

Depuis qu'il a écarté en juin dernier son cousin, Mohammed ben Nayef, le jeune prince héritier Mohammed ben Salmane, fils du roi, ne cesse de renforcer son emprise sur le pouvoir. En septembre, il a procédé à une vague d'arrestations de dissidents, dont des religieux influents et des intellectuels, suscitant de premières critiques.

Chez ses partisans, une idée domine: il est impossible de parvenir à un consensus dans un pays qui est le théâtre de réformes sans précédent.

Le prince Mohammed, 32 ans, connu également sous le nom de MBS, est aussi l'auteur d'un plan ambitieux visant à restructurer l'économie saoudienne, encore trop dépendante du pétrole. Il a entrepris ces derniers mois des réformes de société ayant fait grand bruit, notamment en faveur des femmes et des jeunes.

Les Saoudiennes, qui étaient jusque-là les seules femmes au monde à ne pas pouvoir conduire, pourront prendre le volant à partir de juin 2018. Les premiers cinémas ouvriront en principe en mars.

Mais cette ouverture, même timide, s'accompagne d'un autoritarisme et de méthodes parfois brutales épinglés par la presse occidentale.

Le coup de filet de grande ampleur visant, selon Ryad, à lutter contre la corruption, avait soulevé l'inquiétude de plusieurs capitales et organisations de défense des droits de l'Homme.

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