Au Pakistan, des femmes s'émancipent en deux-roues

Auteur:
 
Par AFP - Lahore
Publié le 15 mai 2018 - 10:27
Image
Des femmes pakistanaises manifestent leur joie, le 13 mai 2018 à Lahore, en défilant sur leurs nouvelles mobylettes.
Crédits
© ARIF ALI / AFP
Des femmes pakistanaises manifestent leur joie, le 13 mai 2018 à Lahore, en défilant sur leurs nouvelles mobylettes.
© ARIF ALI / AFP

Fièrement campées sur leurs mobylettes roses toutes neuves, un groupe de Pakistanaises se lance sur la route. Elles sont les dernières recrues d'une campagne destinée à aider les femmes à briser les tabous conservateurs qui les tiennent éloignées des deux-roues.

S'il n'est pas rare de voir des femmes sur des motos au Pakistan, c'est généralement à l'arrière, périlleusement assises en amazone accrochées à un conducteur mâle, avec souvent plusieurs enfants entre eux.

Une femme conduisant son propre deux-roues reste à l'inverse un tabou dans ce pays musulman très conservateur.

Mais le gouvernement de la province du Pendjab (centre) tente depuis deux ans de pousser des femmes à se lancer dans le cadre d'une campagne baptisée "women on wheels" (femmes sur roues). De nombreuses femmes ont ainsi été formées à conduire des deux-roues. La campagne vise aussi à dénoncer les violences sexistes et le harcèlement de rue.

Selon de récentes études, environ 75% des Pakistanaises restent à l'écart du marché du travail, essentiellement en raison de difficultés à se déplacer.

"Le but est globalement de faciliter la mobilité des femmes car leur indépendance et leur émancipation économiques en dépendent", souligne Salman Sufi, directeur du département de réformes stratégiques dans l'administration du Pendjab.

"Donc nous offrons 3.000 motocyclettes, nous avons formé 3.500 femmes dans tout le Pendjab et ceci va continuer jusqu'à ce que nous parvenions à notre objectif de 10.000 ou davantage", a-t-il ajouté.

Plusieurs dizaines de ces néo-conductrices se sont lancées dimanche sur les routes de Lahore.

"Nous devenons indépendantes", s'est réjouie l'une d'elle, Nageena Waseem, soulignant que cette nouvelle pratique leur permettrait de faire "tout ce que nous voulons". "Autrement, nous dépendions d'une autre personne", note-t-elle.

"Aujourd'hui est une bonne journée pour nous", renchérit une autre conductrice, Tallat Shaheen. "Le but est de rassembler ces filles (...) pour qu'elles puissent être indépendantes et se sentir confiantes et se déplacer et aller travailler au côté des hommes"'.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.