Birmanie : fosse commune avec les corps de 28 Hindous

Auteur:
 
Par AFP
Publié le 24 septembre 2017 - 18:15
Image
L'armée birmane annonce la découverte d'une fosse commune recelant les coprs de 28 Hindous, auraient
Crédits
© STR / AFP/Archives
L'armée birmane annonce la découverte d'une fosse commune recelant les coprs de 28 Hindous, auraient été tués par des "terroristes" rohingyas
© STR / AFP/Archives

L'armée birmane a annoncé dimanche la découverte d'une fosse commune dans le nord-ouest de la Birmanie contenant les corps de 28 hindous, affirmant qu'ils ont été tués par des "terroristes" musulmans rohingyas, ce qui risque d'aggraver les violences intercommunautaires.

C'est la première fois que la découverte d'un charnier est signalé depuis le 25 août et le début du conflit qui a démarré lorsque des rebelles rohingyas ont attaqué des forces de l'ordre birmanes.

Depuis, l'armée birmane est accusée, y compris par les Nations unies, de se livrer à une "épuration ethnique" contre cette minorité musulmane, brûlant des villages rohingyas et commettant des exactions.

Face à la situation, quelque 430.000 Rohingyas ont fui vers le Bangladesh voisin en moins d'un mois.

"Des membres des forces de sécurité ont trouvé et déterré 28 corps d'hindous tués par les terroristes" musulmans rohingyas, a affirmé le chef de l'armée birmane, le général Min Aung Hlaing, sur sa page Facebook.

Cette fosse commune a été découverte près de Kha Maung Seik, dans la région de Maungdaw, dans l'Etat Rakhine, théâtre des violences entre armée et rebelles rohingyas.

Y cohabitaient jusqu'alors des villages musulmans, hindous et bouddhistes, qui sont majoritaires dans ce pays d'Asie du sud-est où la haine des musulmans s'exprime de façon parfois violente.

Considérés comme des étrangers en Birmanie, les Rohingyas sont victimes de multiples discriminations - travail forcé, extorsion, restrictions à la liberté de mouvement, règles de mariage injustes et confiscation des terres.

Le porte-parole du gouvernement civil, Zaw Htay, a confirmé à l'AFP la découverte, faite "sur la base de témoignages de survivants réfugiés au Bangladesh".

Les autorités ont publié des photos de cadavres.

- 'Démocratie imparfaite' -

Les autorités birmanes sont promptes à accuser les rebelles des exactions et mises à sac de villages, et se livrent à une guerre de l'information avec les rebelles.

Mais il est très difficile pour les journalistes d'avoir accès à des sources directes dans cette région, dont des zones sont bloquées par l'armée depuis près d'un mois.

Des hindous rencontrés vendredi par l'AFP dans une zone accessible ont évoqué ce massacre.

Ni Maw, leader de la communauté hindoue locale, a assuré à l'AFP que le massacre remonte au 25 août, quand plusieurs centaines de rebelles rohingyas ont attaqué le village.

La dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, très critiquée à l'étranger pour sa gestion de la crise, a appelé la semaine dernière les Occidentaux à la patience envers sa "démocratie imparfaite". Elle a aussi appelé ses concitoyens à ne pas se diviser pour des "croyances religieuses".

Les tensions sont cependant élevées, notamment sur les réseaux sociaux, secoués par les diatribes contre les Rohingyas, considérés comme des immigrés illégaux venus du Bangladesh voisin.

Les violences se sont poursuivies ce week-end en Etat Rakhine, le chef de l'armée birmane accusant déjà les rebelles rohinygas d'une explosion devant une mosquée.

Et au Bangladesh voisin, la crise humanitaire se poursuit. Pas assez de nourriture, d'eau, des camps difficile d'accès et jonchés d'excréments: la situation dans les camps est de plus en plus complexe pour les ONG et les autorités locales, qui redoutent une catastrophe humanitaire.

Filippo Grandi, Haut commissaire de l'ONU aux réfugiés, a affirmé dimanche que le Bangladesh a besoin d'une aide internationale "massive" pour fournir vivres et abris aux réfugiés.

En outre, les autorités bangladaises ont interdit, sous peine d'amende, aux fournisseurs de téléphonie mobile de vendre des connexions et des forfaits aux réfugiés rohingyas en invoquant des impératifs de sécurité.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.