Birmanie : les deux journalistes de Reuters emprisonnés ont fait appel

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Par AFP - Rangoun
Publié le 05 novembre 2018 - 10:15
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Les deux journalistes birmans de Reuters condamnés à sept ans de prison après une enquête sur un massacre de musulmans rohingyas par l'armée birmane, ont fait appel, a annoncé lundi l'agence de presse internationale.

"Nous avons déposé un appel parce que la décision du tribunal n'est pas juste", a déclaré le président de Reuters, Stephen J. Adler, dans un communiqué. "Leur condamnation pour espionnage fait fi des preuves écrasantes d'un piège tendu par la police", a-t-il expliqué.

Wa Lone, 32 ans, et Kyaw Soe Oo, 28 ans, ont été condamnés début septembre en vertu d'une loi sur les secrets d'Etat. Ils travaillaient sur le massacre l'année dernière de dix Rohingyas lors de la répression militaire birmane contre cette communauté musulmane, qualifiée de génocide par l'ONU.

Leur condamnation avait connu un profond retentissement à travers le monde et avait été largement considérée comme le résultat d'un procès fantoche ayant pour objectif d'entraver le travail des journalistes sur les actions de l'armée à l'encontre des Rohingyas.

"Il ne sait pas à quoi ressemble sa fille en vrai. Il ne l'a vue qu'en photo", a témoigné la femme de Wa Lone, Panei Mon, interrogée par l'AFP, qui était enceinte lors de l'arrestation de son mari en décembre 2017.

La dirigeante birmane Aung San Suu Kyi s'était refusée à intervenir pendant le procès, même si son gouvernement disposait de la possibilité d'abandonner les chefs d'accusation à l'encontre des deux journalistes.

Le président birman, Win Myint, un proche de Aung San Suu Kyi, peut cependant désormais accorder sa grâce aux journalistes de Reuters. L'appel ne devrait pas entraver une demande de pardon présidentiel.

La Haute Cour devrait prendre cinq à six mois pour se prononcer sur l'appel.

En 2017, plus de 700.000 Rohingyas ont fui vers le Bangladesh, face aux violences commises par les forces armées birmanes et des milices bouddhistes, qualifiées de génocide par l'ONU.

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