Bolivie : décès de l'ex-dictateur Luis Garcia Meza

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Par José Arturo Cárdenas - La Paz (AFP)
Publié le 30 avril 2018 - 11:35
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L'ex-dictateur bolivien Luis García Meza à son arrivée à La Paz après son extradition du Brésil le 15 mars 1995
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© STR / AFP/Archives
L'ex-dictateur bolivien Luis García Meza à son arrivée à La Paz après son extradition du Brésil le 15 mars 1995
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L'ex-dictateur bolivien Luis García Meza, qui purgeait une peine de 30 ans de prison pour des crimes commis après son coup d'Etat militaire en 1980, est décédé dimanche dans un hôpital militaire à La Paz à l'âge de 88 ans, a annoncé son avocat.

"Le général Luis Garcia Meza est décédé (...) d'un arrêt cardio-respiratoire", a déclaré aux journalistes l'avocat Frank Campero. Il est décédé à l'hôpital Cossmil où il avait passé plus du tiers de sa sentence.

Connu sous le surnom de "narco-dictateur" pour ses liens notoires avec des trafiquants de drogue de Bolivie, le général avait pris le pouvoir lors d'un coup d'Etat sanglant pour renverser la présidente par interim Lidia Gueiler.

Férocement anti-communiste, le dictateur était resté au pouvoir du 17 juillet 1980 au 4 août 1981, avant d'être à son tour déposé.

Il avait dirigé le pays d'une main de fer, recrutant même l'ancien nazi Klaus Barbie pour mettre sur pied un groupe paramilitaire, surnommé "les fiancés de la mort", pour assassiner des opposants.

L'association bolivienne des prisonniers et proches de disparus de la dictature (Asofamd) a déploré sur Facebook que sa mort prive le peuple bolivien de justice pour les assassinats, tortures et disparitions survenus durant les 13 mois qu'il a passés au pouvoir. Pour l'association, "il est mort protégé par l'armée" dans l'hôpital militaire Cossmil.

Son avocat a affirmé que le général avait écrit en 2009 deux lettres, l'une à sa famille et l'autre au pays, confiées sous embargo jusqu'à sa mort à deux journalistes, Carlos Mesa (un ancien président bolivien) et Mario Espinoza, et qu'il n'avait "ni tué ni volé son pays".

Le général avait été condamné en avril 1993 à 30 ans de prison, aux côtés de l'ancien ministre de l'Intérieur Luis Arce Gómez, mais s'était enfui avant d'être capturé au Brésil en mars 1995 et extradé en Bolivie.

Parmi les crimes qui lui étaient reprochés figure le "massacre de la rue Harrington", le 15 janvier 1981, lors duquel 22 dirigeants du Mouvement de la Gauche Révolutionnaire (MIR) avaient été tués par des paramilitaires, ainsi que l'assassinat du dirigeant socialiste Marcelo Quiroga Santa Cruz.

Avec Hugo Banzer, dictateur (1971-1978) puis président (1997-2001), García Meza est considéré comme le plus sanguinaire des dictateurs militaires boliviens au XXe siècle.

Il faisait partie des accusés dans un procès par contumace lancé en 2015 par la justice italienne contre une trentaine d'ex-militaires et civils latino-américains pour la mort de 43 opposants d'origine italienne.

Huit accusés avaient été condamnés en janvier 2017 par contumace à la perpétuité dans ce procès visant le plan Condor, dispositif de coordination de la répression de plusieurs pays pendant les dictatures militaires des années 1970-80 (Brésil, Argentine, Chili, Uruguay, Bolivie, Paraguay).

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