Brésil : l'assassinat de Marielle Franco lié à des enjeux fonciers

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Par AFP - Rio de Janeiro
Publié le 15 décembre 2018 - 00:19
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Une fresque représentant Marielle Franco, sur un mur de Rio de Janeiro, le 7 octobre 2018
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© DANIEL RAMALHO / AFP
Une fresque représentant Marielle Franco, sur un mur de Rio de Janeiro, le 7 octobre 2018
© DANIEL RAMALHO / AFP

L'élue brésilienne Marielle Franco, assassinée en mars à Rio, a été tuée par des groupes criminels car elle menaçait leurs intérêts dans des affaires d'appropriations foncières illégales, a indiqué vendredi un responsable de la sécurité de l’État de Rio.

"Elle se battait dans une zone de Rio contrôlée par des miliciens, où des intérêts économiques de toutes sortes sont en jeu", a expliqué le général Richard Nunes, secrétaire à la Sécurité publique pour l’État de Rio, dans un entretien au quotidien Estado de S. Paulo.

"Ce qui a conduit à l'assassinat de la conseillère municipale et de son chauffeur, c'est la perception qu'elle mettrait en danger les intérêts de ces groupes criminels dans ces zones" de l'ouest de Rio, a ajouté M. Nunes.

Selon le général, les milices, des groupes para-policiers formé d'agents ou d'ex-agents de sécurité, ont de nombreux intérêts fonciers dans les favelas. "Il y a de graves problèmes d'urbanisation et d'occupation de terres", notamment dans les quartiers ouest de Rio, a-t-il souligné.

Marielle Franco se battait pour "sensibiliser" les gens de ces quartiers sur la question de la propriété foncière. "Cela a causé de l'instabilité et c'est là que arrivons" à son assassinat, a ajouté M. Nunes.

Marielle Franco, une conseillère municipale de Rio de Janeiro fortement engagée contre le racisme, l'homophobie et la violence policière a été abattue dans sa voiture avec son chauffeur le soir du 14 mars, à l'âge de 38 ans.

Depuis, plusieurs suspects ont été arrêtés, mais l'enquête piétine.

Les autorités fédérales soupçonnent notamment l'existence d'une organisation de "fonctionnaires et miliciens" qui cherchent à bloquer l'enquête sur le meurtre. Une deuxième enquête sur ces soupçons a été ouverte.

Jeudi, la police civile de Rio a lancé plusieurs mandats d'arrêt et ordonné des perquisitions.

Le conseiller municipal Marcello Siciliano, soupçonné d'avoir planifié l'assassinat avec un ancien policier, a été interrogé vendredi.

Un rapport de la police civile de Rio, diffusé jeudi dans la presse, a aussi révélé que des miliciens avaient élaboré un plan pour assassiner le député Marcelo Freixo (PSOL, gauche), mentor politique de Marielle Franco et promoteur d'une enquête parlementaire qui, en 2008, avait démasqué les puissantes milices.

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