Campagne anticorruption au Vietnam : deuxième procès pour un ancien apparatchik
Un ancien membre du bureau politique au Vietnam comparaissait lundi dans son deuxième procès cette année, en pleine campagne anticorruption contre des figures du monde politique ou des affaires.
Déjà condamné à 13 ans de prison dans un récent procès, Dinh La Thang, également ancien patron du groupe pétrolier public PetroVietnam (PVN), est le plus haut responsable ainsi accusé dans cette opération "mains propres", menée par le régime depuis 2016 et qui cache des motivations politiques d'après les observateurs.
Dans ce nouveau procès, où il risque jusqu'à 20 ans de prison, il est accusé d'avoir approuvé en 2008 l'achat avec des fonds publics de 35 millions de dollars d'actions de la banque privée Ocean Bank, sans l'autorisation du conseil d'administration de PVN ni du Premier ministre.
Le parquet estime que cet investissement frauduleux "a violé les règlementations de l'Etat sur la gestion économique" et provoqué de lourdes pertes, selon le ministère de la Justice. Le procès, dans lequel cinq autres personnes sont également accusées, devrait durer dix jours.
Ocean Bank s'est retrouvé au bord de la faillite après avoir été victime d'importantes malversations. Fin septembre 2017, son ancien directeur général, Nguyen Xuan Son, a été condamné à mort et son ancien président, Ha Van Tham, qui fut l'un des hommes les plus riches et influents du pays, à la perpétuité.
Des dizaines de banquiers, hommes d'affaires ou hommes politiques ont déjà été condamnés dans le cadre de la vaste campagne anti-corruption menée par le gouvernement.
Le cas le plus flagrant a été récemment celui de Trin Xuan Tanh, ancien apparatchik qui était à la tête de PetroVietnam Construction, enlevé en Allemagne en juillet 2017 et condamné en début d'année à la prison à vie à deux reprises pour détournement de fonds. C'est dans ce procès, largement médiatisé par les autorités communistes, que Dinh La Thang avait été condamné à 13 ans de prison.
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