Chypre élit son président, faible participation à la mi-journée

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Par Clément MELKI - Nicosie (AFP)
Publié le 28 janvier 2018 - 05:00
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Les candidats à l'élection présidentielle Nicos Anastasiades (G), Nicolas Papadopoulos (C) et Stavros Malas lors d'un débat télévisé, le 22 janvier 2018 à Nicosie
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© Iakovos Hatzistavrou / AFP
Les candidats à l'élection présidentielle Nicos Anastasiades (G), Nicolas Papadopoulos (C) et Stavros Malas lors d'un débat télévisé, le 22 janvier 2018 à Nicosie
© Iakovos Hatzistavrou / AFP

Quelque 550.000 Chypriotes sont appelés aux urnes dimanche pour élire leur président, Nicos Anastasiades partant favori pour obtenir un second mandat à la tête de ce petit pays de l'Union européenne, divisé depuis plus de 40 ans.

Le dirigeant conservateur de 71 ans, qui promet de relancer les pourparlers de réunification, est crédité de 30% dans les derniers sondages. Il devrait, sauf surprise, rester à la tête du pays, dont l'économie a rebondi après avoir frôlé la faillite en 2013.

Les bureaux de vote ont ouvert à 07H00 (05H00 GMT) et devraient fermer à 18H00 (16H00 GMT).

Du fait de la partition de l'île méditerranéenne, la République de Chypre - membre de la zone euro - n'exerce son autorité que sur les deux tiers du territoire, dans le sud, où vivent les Chypriotes-grecs. Dans le tiers nord résident les Chypriotes-turcs qui sont administrés par la République turque de Chypre du Nord (RTCN), autoproclamée et reconnue uniquement par Ankara.

Les expatriés pourront eux voter dans une quarantaine de bureaux répartis à travers 15 pays, essentiellement en Grèce et au Royaume-Uni. Quelque 657 Chypriotes-turcs résidant dans le sud sont également inscrits sur les listes électorales.

Les résultats sont attendus dans la soirée, autour de 18H30 GMT.

Signe du désintérêt de la population pour cette campagne, l'unique débat télévisé entre les principaux candidats n'a réalisé que 9% de part d'audience.

Homme à poigne réputé pragmatique, M. Anastasiades ne devrait l'emporter qu'à l'issue du second tour, dimanche 4 février, à moins de recueillir plus de 50% des suffrages au premier tour.

Après avoir mis son bulletin dans l'urne, ce dernier a tenu à rappeler que ses compatriotes sont appelés aujourd'hui à choisir l'homme qui déterminera "le futur de Chypre".

"Ce serait une faute de ma part de ne pas appeler les gens à exercer leur droit de vote", a-t-il encore dit.

Le seul enjeu de dimanche devrait être l'identité de son adversaire: Stavros Malas, soutenu par le parti communiste, ou Nicolas Papadopoulos (centre), fils d'un ancien président, qui défend des positions plus fermes sur les pourparlers de paix.

"Aujourd'hui, les protagonistes ( de l'élection) ne sont pas les candidats mais les citoyens", a renchéri M. Papadopoulos.

A la mi-journée, le taux de participation était de 30,2%, contre 38% en 2013.

- Reprise 'relative' -

La division de la petite île, ancienne colonie britannique, perdure depuis 1974, quand des troupes turques ont envahi le tiers nord de l'île en réponse à un coup d'Etat à Nicosie.

Les pourparlers de réunification, au point mort après l'échec des négociations sous l'égide de l'ONU en 2017, et la reprise économique du pays ont largement dominé la campagne présidentielle.

Mais après des décennies de division, la lassitude a gagné du terrain et le président élu devra relever un défi de taille pour convaincre les sceptiques, de plus en plus nombreux.

Fonctionnaire à la retraite, George Georgallides dit avoir voté pour le candidat Papadopoulos, reprochant au président sortant d'avoir "tout accepté" lors des négociations.

"Si nous relançons les pourparlers, alors il faudra recommencer à nouveau depuis le début", a-t-il ajouté.

Cette présidentielle voit par ailleurs la présence inédite d'un candidat du parti d'extrême droite Elam, qui a remporté deux sièges au Parlement en 2016.

Après une grave crise en 2013, l'économie a quant à elle connu un redressement rapide, aidée par le boom du secteur touristique qui a connu en 2017 un record historique.

Malgré tout, "la reprise reste relative", affirme à l'AFP l'économiste Fiona Mullen, directrice du cabinet de consultants Sapienta Economics. Si l'économie croît rapidement, elle est toujours en deçà de son niveau de 2012, rappelle-t-elle.

Le taux de chômage s'élevait ainsi à 11% fin 2017, soit le troisième plus important de l'UE, et à 25% chez les jeunes, selon Eurostat.

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