Cinq éléments clés décidés au sommet intercoréen de Pyongyang

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Par AFP - Séoul
Publié le 19 septembre 2018 - 12:46
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Le président sud-coréen Moon Jae-in et son homologue nord-coréen Kim Jong Un à Pyongyang, le 18 septembre 2018
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© - / Pyeongyang Press Corps/AFP
Le président sud-coréen Moon Jae-in et son homologue nord-coréen Kim Jong Un à Pyongyang, le 18 septembre 2018
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Le Nord-Coréen Kim Jong Un et le Sud-Coréen Moon Jae-in sont convenus mercredi d'une série de projets destinés à approfondir les relations sur la péninsule. Voici les points clés des documents signés à Pyongyang après deux jours de sommet.

- Kim à Séoul -

Les deux leaders se sont vus à trois reprises ces six derniers mois. Le dirigeant nord-coréen "Kim Jong Un visitera Séoul dans un avenir proche", dit une déclaration commune.

L'événement pourrait se produire cette année à moins de "circonstances particulières", a précisé le président Moon.

Une telle visite serait la première dans la capitale sud-coréenne d'un leader nord-coréen depuis la fin de la Guerre de Corée (1950-53).

- Fermeture "permanente" -

M. Moon s'est rendu à Pyongyang dans l'espoir d'obtenir un geste qui permettrait de relancer les négociations sur la dénucléarisation entre Washington et le Nord.

Le Nord a accepté de "fermer de façon permanente" son site de tests de moteurs de missile et le pas de tirs de Tongchang-ri "en présence d'experts des nations concernées".

"Le Nord a exprimé sa disposition à prendre des mesures supplémentaires y compris le démantèlement permanent du complexe nucléaire de Yongbyon si les Etats-Unis prennent des mesures correspondantes", ajoute le texte, en référence au centre de recherches atomiques le mieux connu du Nord.

Les analystes se sont montrés dubitatifs, faisant valoir que le site était vieillot et ne servait plus, ce qui n'a pas empêché le président américain Donald Trump de saluer le geste dans un tweet: "Très enthousiasmant!".

Il y a 13 ans, le Nord s'était engagé à "abandonner toutes les armes nucléaires et les programmes nucléaires existants, et de revenir, prochainement, dans le Traité de non prolifération nucléaire".

Depuis lors, il a mené six essais et lancé des missiles capables d'atteindre le territoire continental des Etats-Unis.

- Faire baisser la température -

La guerre de Corée s'est achevée sur un armistice plutôt qu'un traité de paix, si bien que les deux pays sont toujours techniquement en guerre.

Les ministères de la Défense des deux pays ont signé un pacte visant à réduire les tensions, prévoyant que chacun démantèle 11 postes de garde d'ici la fin de l'année et l'arrêt des exercices militaires frontaliers à partir du 1er novembre.

Ils ont également décidé d'établir une zone tampon en mer Jaune, frontière maritime disputée, de suspendre les exercices et tirs maritimes et d'instaurer une zone d'exclusion aérienne à la frontière pour éviter des affrontements accidentels.

- Jeter des ponts -

Ils sont convenus d'inaugurer cette année un projet pour connecter leurs réseaux ferrés et routiers et de "normaliser" la situation à Kaesong, la zone industrielle conjointe désormais fermée en Corée du Nord.

Cette zone avait été fermée en 2016 par l'ex-présidente sud-coréenne conservatrice Park Geun-hye, peu après le quatrième essai nucléaire nord-coréen.

La décision paraît délicate à mettre en oeuvre compte tenu des multiples sanctions internationales infligées au Nord.

Ils ont aussi décidé de permettre que les voyages organisés de touristes sud-coréens au Mont Kumgang, station de montagne pittoresques de la Corée du Nord, puissent reprendre "si les conditions sont favorables". Ces visites avaient été suspendues lorsqu'un soldat nord-coréen avait abattu une touriste sud-coréenne égarée.

Certains esprits chagrins estiment que les projets conjoints servent à financer les programmes militaires interdits de Pyongyang.

- JO -

Les Jeux Olympiques d'hiver organisés au Sud avaient servi de catalyseurs à la détente en cours. Les deux pays veulent aller encore plus loin.

"Le Sud et le Nord sont convenus de participer conjointement et activement aux compétitions internationales, y compris les Jeux olympiques d'été de 2020 et de coopérer en vue d'une candidature commune pour accueillir ensemble les Jeux olympiques d'été de 2032", souligne le texte.

Pyongyang avait boycotté les JO d'été 1988 de Séoul.

- Réunions de famille -

Des centaines de milliers de familles ont été séparées par la guerre. Les rares réunions rappellent à chaque fois le coût humain du conflit et de la partition de la péninsule.

Les échanges directs sont interdits entre les deux Corées. Le Nord s'est souvent servi des réunions de familles comme monnaie d'échange dans ses négociations avec Séoul.

Mais les deux dirigeants ont décidé d'ouvrir un bureau au Mont Kumgang afin de permettre la tenue de retrouvailles régulières. Les Croix-Rouge des deux parties doivent aussi discuter d'échanges de courriers et de contacts vidéos entre familles.

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