Colis suspects : De Niro et Joe Biden également ciblés, les suspects courent toujours

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Par Catherine TRIOMPHE - New York (AFP)
Publié le 25 octobre 2018 - 23:36
Mis à jour le 26 octobre 2018 - 01:48
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Montage des personnalités visées, du haut vers le bas et de gauche à droite: Barack Obama, Joe Biden, Hillary Clinton, Eric Holder, John Brennan, Maxine Waters, Debbie Wasserman Schultz, George Soros,
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© Martin BUREAU, ETHAN MILLER, Angela WEISS, Brendan SMIALOWSKI, Saul LOEB, Andrew CABALLERO-REYNOLDS, / AFP
La police américaine a engagé une vaste chasse à l'homme pour retrouver le ou les auteurs des 10 colis suspects envoyés à des personnalités anti-Trump.
© Martin BUREAU, ETHAN MILLER, Angela WEISS, Brendan SMIALOWSKI, Saul LOEB, Andrew CABALLERO-REYNOLDS, / AFP

La police américaine a engagé une vaste chasse à l'homme pour retrouver le ou les auteurs des 10 colis suspects envoyés à des personnalités anti-Trump, mais le mystère restait entier jeudi sur leur identité, dans un dossier qui a considérablement tendu le climat à l'approche des législatives américaines.

Trois jours après le premier engin explosif retrouvé au domicile new-yorkais du financier et donateur démocrate George Soros, personne n'a encore été arrêté.

La liste des cibles s'est allongée jeudi, le FBI confirmant que des colis suspects avaient été adressés à l'acteur Robert de Niro, très critique de Trump, et à l'ancien vice-président démocrate Joe Biden.

La police fédérale a confirmé que ces colis étaient semblables aux enveloppes contenant des bombes artisanales adressées mardi et mercredi à l'ex-président démocrate Barack Obama, l'ex-secrétaire d'Etat et rivale malheureuse de Donald Trump à la présidentielle 2016 Hillary Clinton, l'ex-ministre de la Justice d'Obama Eric Holder, la députée démocrate californienne Maxine Waters, et la chaîne CNN.

- D'autres paquets possibles -

William Sweeney, responsable du FBI à New York, a expliqué que la police avait étendu son enquête à tous les Etats où des paquets ont été retrouvés depuis lundi - New York, Delaware, Floride et Californie - impliquant le service postal américain et une douzaine d'agences fédérales.

Mais il a refusé de confirmer des informations de presse selon lesquelles certains paquets auraient été envoyés de Floride et de préciser la nature des engins explosifs, tous désormais regroupés dans un laboratoire du FBI près de Washington.

"Il reste possible que d'autres paquets aient été envoyés", a-t-il déclaré lors d'un point presse à New York, précisant que certains colis avaient été envoyés par courrier.

D'autres responsables avaient préalablement indiqué qu'une partie des colis, tous de petits paquets jaunes portant la même adresse d'expéditeur - celle d'une élue démocrate en Floride - avaient été livrés par coursier ou en mains propres.

Le chef de la police new-yorkaise s'est dit "certain" que les auteurs allaient être identifiés et arrêtées, mais, comme son collègue du FBI, il a refusé de divulguer toute information qui pourrait nuire à l'enquête.

En attendant de trouver les coupables, la sécurité de nombreux médias et personnalités a été renforcée, a précisé le maire démocrate de New York, Bill de Blasio.

"On ne sait pas s'il s'agit d'une ou plusieurs personnes, étrangères ou américaines. Et on ne sait pas s'ils sont ici (à New York) ou ailleurs dans le pays", a-t-il ajouté.

Une chose est sûre: les deux nouvelles cibles annoncées jeudi sont aussi des figures très hostiles à Trump: l'acteur vedette Robert de Niro, qui s'est vu envoyer un engin potentiellement explosif via les bureaux de sa société de production, a participé à de nombreuses manifestations anti-Trump.

- De Niro avait insulté Trump -

En février dernier, l'acteur fétiche du cinéaste Martin Scorsese, 75 ans, avait même insulté publiquement Donald Trump lors de la cérémonie des Tony, les récompenses de Broadway.

Il avait lancé depuis la scène un retentissant "J'emmerde Trump", censuré dans la retransmission télévisée, mais ovationné par la salle.

Deux autres colis suspects ont également été adressés dans le Delaware à l'ancien vice-président démocrate Joe Biden, vice-président pendant les deux mandats de Barack Obama et cité parmi les candidats démocrates potentiels à l'élection présidentielle de 2020.

A défaut de coupable(s), partisans et détracteurs du président républicain s'accusaient mutuellement d'alimenter le climat toxique qui caractérise le pays à l'approche des élections législatives du 6 novembre, déterminantes pour la suite de la présidence Trump.

Après avoir appelé les Américains au "rassemblement" mercredi, suite à la confirmation des premières bombes artisanales, M. Trump a repris ses attaques contre les médias jeudi.

"Une grande partie de la colère que nous voyons aujourd'hui dans notre société est causée par le traitement intentionnellement inexact et imprécis des médias traditionnels, que j'appelle les +Fake News+", a affirmé le président sur Twitter.

"C'est devenu si mauvais et hargneux que c'est au-delà de toute description", a-t-il ajouté. "Les médias traditionnels doivent mettre de l'ordre dans leurs affaires, VITE!"

De nombreux responsables démocrates accusent au contraire le président américain de "cautionner la violence" et d'attiser les divisions.

"Arrêtez de faire des reproches aux autres. Regardez-vous dans la glace, votre rhétorique incendiaire, vos insultes, mensonges et incitations à la violence physique sont honteuses", a tweeté jeudi John Brennan, l'ex-directeur de la CIA, virulent détracteur du président et spécifiquement visé par le paquet déposé mercredi dans les bureaux de CNN à New York.

Le maire démocrate de New York Bill de Blasio, lui aussi très hostile à Trump, a estimé qu'il était vain d'attendre que le milliardaire change de discours.

"Il est comme ça et va rester comme ça", a déclaré le maire sur CNN. "C'est un problème américain (...) Nous devons créer un climat de respect mutuel et de respect pour les médias. Ce n'est pas Trump qui doit changer, c'est nous".

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