Colombie : la mort d'indigènes attribuée à la manipulation d'explosifs

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Par AFP - Bogota
Publié le 22 mars 2019 - 23:55
Mis à jour le 23 mars 2019 - 01:18
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Les corps des indigènes victimes d'une explosion, le 21 mars 2019 à Dagua, dans le département du Valle del Cauca, en Colombie
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© str / AFP
Les corps des indigènes victimes d'une explosion, le 21 mars 2019 à Dagua, dans le département du Valle del Cauca, en Colombie
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Le gouvernement colombien a affirmé vendredi que la déflagration qui a tué la veille huit indigènes dans une réserve du sud-ouest du pays a été causée par la "manipulation" d'explosifs en vue d'un présumé sabotage.

Cette version contredit celle diffusée initialement par les responsables indigènes, qui ont dénoncé un "massacre" provoqué par un explosif lancé contre une habitation à l'intérieur de la réserve, située sur la commune de Dagua, dans le département du Valle del Cauca.

Le ministre de la Défense, Guillermo Botero, a assuré à la presse que la mort des huit indigènes avait été causée par "une mauvaise manipulation d'explosifs" qui pourraient être de la "pentolite et de la poudre noire".

Il a ajouté que le gouvernement privilégiait l'"hypothèse principale" selon laquelle ils étaient en train de préparer un acte de sabotage sur la Panaméricaine, importante voie routière qui unit les Amériques et qui est partiellement bloquée depuis dix jours par des manifestations d'indigènes, marquées par de violents affrontements.

Jeudi, après la déflagration, différentes versions avaient circulé, l'attribuant soit à un accident minier, soit à une manipulation malencontreuse de poudre.

Une source de l'Unité nationale des gestion du risque de catastrophes (UNGRD) avait en outre alors diffusé un bilan de dix mort et quatre blessés.

Le ministre a révisé vendredi ce bilan à la baisse, avec huit morts et cinq blessés, dont un grave.

Il a ajouté que les explosifs avaient été fournis par des "organisations criminelles" et que la communauté indigène avait tenté d'altérer les lieux de la déflagration.

Le mouvement indigène du sud-ouest de la Colombie, mobilisé contre le non respect par le gouvernement du président Ivan Duque d'accords passés avec son prédécesseur Juan Manuel Santos, a rejeté les déclarations de M. Botero.

"Nous rejetons les dénonciations et la stigmatisation de la part du gouvernement national, avec en tête le ministre de la Défense qui, de manière irresponsable et infondée, s'est prononcé sur les circonstances dans lesquelles sont décédés des habitants et des gardes indigènes", a indiqué l'Organisation nationale indigène de Colombie (Onic) dans un communiqué.

Les indigènes manifestent pour réclamer le respect d'accords portant notamment sur l'attribution de terres, la sécurité de leurs territoires, leur droit à être consultés sur des projets miniers pouvant les affecter, et des réformes rurales dérivées de l'accord de paix signé en 2016 avec l'ex-guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).

Ils protestent aussi contre les violences dans leurs régions, où ont été assassinés plusieurs leaders communautaires.

Selon le Défenseur du Peuple, chargé de la protection des droits humains en Colombie, 462 leaders communautaires et défenseurs des droits, dont des indigènes, ont été assassinés entre janvier 2016 et février dernier.

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