Colombie : plus de 154.000 personnes affectées par des combats entre groupes armés

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Par AFP - Bogota
Publié le 05 mai 2018 - 12:08
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Des soldats colombiens en faction dans une rue de Tibu, le 27 avril 2018, dans la région du Catatumbo, frontalière du Venezuela, après des combats opposant des rebelles de l'ELN au gang de Los Pelusos
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© John VIZCAINO / AFP/Archives
Des soldats colombiens en faction dans une rue de Tibu, le 27 avril 2018, dans la région du Catatumbo, frontalière du Venezuela, après des combats opposant des rebelles de l'ELN au
© John VIZCAINO / AFP/Archives

Plus de 154.000 personnes ont été affectées par les affrontements entre groupes armés qui se disputent le contrôle d'une région de Colombie frontalière du Venezuela, a alerté l'ONU vendredi.

Ces combats qui opposent rebelles de l'Armée de libération nationale (ELN, guévariste) au gang de Los Pelusos, issu de la guérilla dissoute de l'Armée populaire de libération (EPL, maoïste) ont eu lieu du 14 mars au 30 avril, a indiqué le bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), dans un communiqué.

Ils ont affecté onze municipalités de la région du Catatumbo, une zone de jungle, où pendant seize jours à partir du 14 mars Los Pelusos ont imposé une grève armée, qui a paralysé toute activité, tout en affrontant l'ELN.

Les combats ont provoqué le déplacement de plus de 8.820 personnes et ont entraîné des "limitations de mobilité et des restrictions d'accès aux droits fondamentaux, aux biens basiques et à l'assistance", a ajouté l'OCHA.

L'agence de l'ONU a en outre précisé qu'environ 4.000 indigènes de l'ethnie Bari sont menacés de confinement "pour la persistance des affrontements" et "la présence de mines anti-personnel, de munitions non explosées et d'explosifs artisanaux" à proximité des réserves où ils vivent.

L'OCHA a aussi averti que depuis mercredi dernier plus de 12.000 enfants et adolescents subissent des "restrictions d'accès à l'éducation" du fait que les écoles sont occupées par des déplacés.

Selon les autorités, l'ELN, reconnue comme la dernière guérilla active de Colombie, et Los Pelusos se disputent le contrôle des financements illégaux issus du trafic de drogue.

Le Catatumbo est la seconde zone du pays comptant le plus de plantations illégales de coca, matière première de la cocaïne, dont la Colombie est le premier producteur mondial.

Suite à la grève armée, 2.000 policiers et militaires ont été déployés dans cette région pour renforcer 6.000 effectifs déjà présents.

La Colombie est déchirée par un conflit de plus d'un demi-siècle qui a vu s'affronter guérillas, paramilitaires et forces armées, faisant au moins huit millions de victimes entre morts, disparus et déplacés internes.

Le gouvernement négocie depuis l'an dernier avec l'ELN un accord de paix similaire à celui signé en 2016 avec la puissante guérilla des Farc, depuis désarmée et convertie en parti politique.

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