Contestation sociale en Irak : la police disperse plusieurs manifestations

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Par AFP - Bassora
Publié le 15 juillet 2018 - 15:23
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Les forces de sécurité irakiennes ont dispersé dimanche plusieurs rassemblements dans le pays, notamment à Bassora (sud), épicentre de la contestation sociale en cours, où des manifestants tentaient de prendre d'assaut le siège du conseil provincial, selon un correspondant de l'AFP.

Cette contestation, partie de Bassora il y a huit jours, vise l'état des services publics et le chômage, et a fait tâche d'huile. Samedi, des appels à une grande manifestation dans la capitale Bagdad ont émergé, mais le mot d'ordre peine à circuler, l'internet étant coupé pour la deuxième journée consécutive dimanche.

Dimanche, à Bassora, chef-lieu de la province pétrolière du même nom, la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui cherchaient à prendre d'assaut le siège du conseil provincial, en plein centre-ville, a rapporté un correspondant de l'AFP.

D'autres manifestants ont tenté de pénétrer dans le champ pétrolier d'al-Zoubeir, au sud-ouest de la ville, mais ils ont été repoussés par les forces de sécurité à l'issue de heurts qui ont fait des blessés, selon ce correspondant, qui n'était pas en mesure de fournir un bilan dans l'immédiat.

Dans la province de Bassora, c'est la mort d'un manifestant le 8 juillet qui a exacerbé la grogne. Celle-ci s'est ensuite étendue dans d'autres provinces, dont Najaf, Missane, Kerbala et Zi Qar.

Depuis cette date, trois personnes au total ont été tuées.

Face à la menace d'extension de ce mouvement, le Premier ministre Haider al-Abadi a annoncé samedi soir une allocation immédiate d'environ trois milliards de dollars pour la province de Bassora, outre des promesses d'investissement dans l'habitat, les écoles et les services.

Mais les protestations se sont aussi poursuivies dimanche dans les provinces de Zi Qar, Najaf et Kerbala, où des affrontements avec la police ont fait des dizaines de blessés parmi le manifestants et les forces de police, ont rapporté les correspondants de l'AFP.

A Nassiriya, chef de la province de Dhi Qar, au moins 15 manifestants et 25 policiers ont été blessés dans les heurts, selon Abdel Mohsen al-Jabiri, adjoint au directeur du département de la santé.

La plus haute autorité chiite d'Irak, l'ayatollah Ali Sistani, a apporté vendredi son soutien aux manifestants, tout en les appelant à éviter les désordres et les destructions.

En 2015, un mouvement de protestation animé principalement par le dirigeant chiite Moqtada Sadr avait été lancé contre la corruption et la vétusté des services publics, avant de perdre de l'ampleur.

Moqtada Sadr est arrivé en tête des législatives du 12 mai, allié de manière inédite avec les communistes. Mais les résultats n'ont pas encore été validés.

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