Cour suprême : Trump s'impatiente et change de ton

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Par Jerome CARTILLIER - Washington (AFP)
Publié le 19 septembre 2018 - 19:10
Mis à jour le 20 septembre 2018 - 02:56
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Donald Trump a fait des déclarations sur le juge qu'il a nommé à la Cour suprême américaine mercredi avant de s'embarquer vers les régions dévastées par l'ouragan Florence
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© Brendan Smialowski / AFP
Donald Trump a fait des déclarations sur le juge qu'il a nommé à la Cour suprême américaine mercredi avant de s'embarquer vers les régions dévastées par l'ouragan Florence
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Donald Trump veut que son candidat à la Cour suprême soit confirmé sans délais: le président américain a appelé la femme qui accuse le juge Kavanaugh d'agression sexuelle à témoigner rapidement, accusant ses adversaires démocrates d'obstruction.

Le feuilleton à rebondissements de la confirmation du juge conservateur Brett Kavanaugh à la plus haute juridiction des Etats-Unis s'est enrichi d'un nouvel épisode.

Christine Blasey Ford, universitaire de 51 ans qui affirme avoir été agressée sexuellement par ce dernier lorsqu'elle était au lycée, a changé de pied et demandé une enquête de la police fédérale avant d'être auditionnée par le Sénat.

Le locataire de la Maison Blanche, qui espère, comme les élus républicains du Congrès, boucler ce dossier avant les élections parlementaires du 6 novembre, estime que des investigations du FBI ne sont pas nécessaires.

"J'aimerais vraiment voir ce qu'elle a à dire (...) Si elle se présente, ce serait formidable. Si elle ne se présente pas, ce serait regrettable", a déclaré Donald Trump mercredi matin depuis les jardins de la Maison Blanche.

L'enjeu de la bataille en cours à Washington est de taille: la nomination à vie du magistrat conservateur placerait en effet les juges progressistes ou modérés en minorité pour de longues années à la Cour suprême.

La très prestigieuse haute cour, dont la mission première est de veiller à la constitutionnalité des lois, est, de fait, l'arbitre des grandes questions de société qui divisent la société américaine, du droit à l'avortement à l'encadrement de l'usage des armes à feu, en passant par le mariage homosexuel.

- "Menaces de mort" -

Après avoir été pendant plusieurs jours particulièrement mesuré dans sa réponse, le président américain a sensiblement changé de ton, accusant les démocrates de basses manoeuvres politiciennes.

"Ce qu'ils ont fait n'est pas différent de la chasse aux sorcières russe", a-t-il déclaré dans un entretien à The Hill, en référence à l'expression qu'il utilise régulièrement pour qualifier l'enquête du procureur spécial le visant.

"Ils inventent plein de trucs et ils font de l'obstruction", a-t-il asséné.

Christine Blasey Ford a été, selon ses avocats, "la cible d'un harcèlement féroce et même de menaces de mort" depuis que son nom est devenu public.

"Sa famille a été obligée de quitter sa maison. Son compte e-mail a été piraté", ont-ils affirmé dans un courrier envoyé mardi au sénateur républicain Chuck Grassley, chef de la commission judiciaire du Sénat.

Dans sa réponse écrite, ce dernier a exclu tout report de l'audition.

Réaffirmant sa volonté de donner à Mme Blasey Ford l'occasion de raconter son histoire devant le Sénat "et, si elle le souhaite, devant le peuple américain", il a aussi souligné que le rendez-vous de lundi, au cours duquel le juge Kavanaugh doit également s'exprimer, n'était pas négociable.

- Collecte de fonds -

Nombre de signaux indiquent qu'en l'absence de témoignage de Mme Blasey Ford lundi, la confirmation du juge Kavanaugh pourrait aller vite.

Susan Collins, l'une des rares voix considérées comme indécises dans le camp républicain (qui dispose d'une courte majorité au Sénat), s'est dite "surprise" du refus de témoigner de l'enseignante, espérant qu'elle change d'avis rapidement.

Selon Mme Blasey Ford, Brett Kavanaugh et un ami, "complètement ivres", l'avaient coincée dans une chambre lors d'une soirée dans les années 1980. Le futur juge l'aurait plaquée sur un lit et aurait cherché à la déshabiller en la brutalisant, avant qu'elle ne parvienne à s'enfuir.

Un campagne de collecte de fond organisée par la plateforme GoFundMe pour aider Christine Blasey Ford avait permis de lever plus de 135.000 dollars en moins de 24 heures, pour un objectif de 175.000 dollars.

Donald Trump, lui, a exprimé sa sympathie pour l'homme qu'il a désigné pour devenir l'un des neuf membres de la célèbre cour.

"La seule chose que je puisse dire est que c'est un homme extraordinaire, il est très difficile pour moi d'imaginer qu'il se soit passé quoi que ce soit", a déclaré le milliardaire républicain, réaffirmant qu'il s'agissait d'une "rude épreuve pour lui et sa famille".

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