CPI : déclarations finales dans le procès de l'ex-chef de guerre Ntaganda

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Par AFP - La Haye
Publié le 28 août 2018 - 06:00
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Le chef de guerre congolais Bosco Ntaganda dit "Terminator" comparait devant la Cour pénale internationale, La Haye, 2 September 2015.
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© MICHAEL KOOREN / POOL/AFP
Le chef de guerre congolais Bosco Ntaganda dit "Terminator" comparait devant la Cour pénale internationale, La Haye, 2 September 2015.

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Les déclarations finales dans le procès de l'ancien chef de guerre congolais Bosco Ntaganda s'ouvriront mardi devant la Cour pénale internationale (CPI) pour la présentation des derniers arguments de l'accusation et de la défense.

Surnommé "Terminator", Ntaganda doit répondre de 13 crimes de guerre et de cinq crimes contre l'humanité, pour lesquels il a plaidé non coupable en septembre 2015.

Les déclarations finales se dérouleront de mardi à jeudi, près de trois ans après l'ouverture du procès devant la Cour qui siège à La Haye, où l'ex-chef de guerre est actuellement détenu.

L'ancien rebelle est accusé d'avoir commandité des meurtres, pillages et viols commis par ses troupes en 2002-2003 en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC).

Le chef de guerre, aujourd'hui âgé de 44 ans, aurait donné les ordres, planifié et programmé les opérations, coordonné la logistique et fourni les armes.

Selon les ONG, plus de 60.000 personnes ont perdu la vie dans ce conflit.

- "Un être humain" -

Lors de sa prise de parole en tant que premier témoin pour sa propre défense en juin 2017, Bosco Ntaganda avait tenté de lisser sa réputation de chef de guerre opportuniste et sans pitié.

Le procureur de la CPI Fatou Bensouda l'avait présenté comme "un des commandants les plus importants" pendant ces crimes "ethniques".

Devant la Cour, Ntaganda avait affirmé avoir aidé à mettre fin au génocide rwandais de 1994, où il a "vu des horreurs", et cherché à se présenter comme "un être humain", selon son avocat, le Canadien Stéphane Bourgon.

Né en 1973 au Rwanda, l'ex-rebelle est issu d'une famille tutsie de six enfants. Face aux juges, il a expliqué avoir "perdu beaucoup de membres de (sa) famille" restés au Rwanda.

"Et je me suis dit: +Je ne veux plus qu'aucune autre communauté puisse vivre ce que ma communauté a vécu+", avait-il dit d'une voix faible.

- Au coeur de l'attention -

L'ex-chef rebelle devrait présenter les mêmes arguments cette semaine.

"Il est prévu que M. Ntaganda fasse une déclaration non assermentée vers la fin des plaidoiries finales", a indiqué M. Bourgon à l'AFP.

Général dans l'armée congolaise de 2007 à 2012, Ntaganda était le fugitif le plus recherché dans la région des Grands Lacs jusqu'à ce qu'il se rende de manière inopinée en 2013 pour demander son transfèrement à la CPI.

Selon des observateurs, il est probable qu'il craignait pour sa vie sous la menace d'une faction rivale.

Bosco Ntaganda avait fait ses premières armes avec le Front patriotique rwandais (FPR) après avoir vécu dans le Masisi, territoire de la province congolaise du Nord-Kivu où vit une importante communauté rwandophone.

Son jugement sera au coeur de l'attention après l'acquittement surprise par la chambre d'appel de la CPI, en juin, du Congolais Jean-Pierre Bemba, condamné en première instance à 18 ans de prison pour des crimes commis par ses troupes en Centrafrique.

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