Craignant d'être délaissé, le Japon envisage un sommet Abe-Kim Jong-Un

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Par AFP - Tokyo
Publié le 14 mars 2018 - 11:09
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Le Premier ministre japonais Shinzo Abe, le 14 mars 2018 à Tokyo
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© KIM KYUNG-HOON / POOL/AFP
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe, le 14 mars 2018 à Tokyo
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Le Japon, pris de court par l'annonce surprise d'une rencontre prochaine du président américain Donald Trump avec le dirigeant de la Corée du Nord Kim Jong Un, tente selon les médias japonais d'organiser de son côté un sommet de son Premier ministre Shinzo Abe avec M. Kim afin de ne pas être exclu de possibles discussions sur l'arsenal nucléaire du régime reclus voisin de l'archipel nippon.

Les responsables gouvernementaux n'ont pas confirmé mercredi les informations de presse faisant état d'un possible changement de la politique du Japon, qui s'était dit sceptique sur des discussions avec les Etats-Unis.

Le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga, n'a cependant pas apporté de démenti explicite.

"Ce qui est important, c'est que les trois pays, le Japon, les Etats-Unis et la Corée du Sud continuent de coordonner étroitement leurs politiques", a-t-il déclaré mercredi lors d'un point de presse régulier.

"Nous voulons progresser dans nos efforts pour parvenir à une solution complète des questions de l'arsenal nucléaire et de missiles ainsi que des enlèvements (de Japonais par Pyongyang dans les années 1970 et 1980, NDLR) (...) et pour cela nous allons revoir notre façon de procéder, dans l'optique d'adopter la meilleure approche", a-t-il dit.

Aucune allusion officielle à un sommet Abe-Kim n'a été faite de part et d'autre.

Mais les agences de presse japonaises Kyodo et Jiji ont toutes deux rapporté que cette éventualité était étudiée après l'annonce la semaine dernière d'une rencontre cette année entre Donald Trump et Kim Jong Un.

Le Japon maintient depuis longtemps une position de fermeté envers la Corée du Nord et affirme juger inutile de "négocier pour négocier".

La perspective d'un sommet Trump-Kim ainsi que de discussions entre les deux Corées semblent l'avoir poussé à revoir sa position, estiment les analystes.

Tokyo craint que la voie diplomatique actuellement engagée laisse en suspens la question des missiles de courte et moyenne portée de la Corée du Nord, une menace pour le territoire japonais, ainsi que celle des ressortissants de l'archipel kidnappés par Pyongyang pendant la Guerre froide dans le but de former des espions à la langue et aux coutumes japonaises.

"Le Japon doit organiser un sommet dès que possible après ceux du Nord et du Sud et des Etats-Unis et de la Corée du Nord (...) afin d'éviter d'être laissé de côté tant sur la sécurité que sur les enlèvements", a commenté auprès de l'AFP Masao Okonogi, un spécialiste de la Corée du Nord lié à l'Université Keio de Tokyo.

Le dernier Premier ministre japonais à avoir rencontré un dirigeant nord-coréen est Junichiro Koizumi, qui s'était entretenu avec Kim Jong Il, le père de l'actuel dirigeant, à Pyongyang en 2004.

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