Crimée : le président ukrainien rejette l'idée d'un règlement par des "compensations" russes
Le président ukrainien Petro Porochenko a rejeté mercredi à Strasbourg l'idée d'un règlement de la question de l'annexion de la Crimée par des "compensations" financières russes, formulée la veille par son homologue tchèque Milos Zeman.
"Je rejette fermement les propos sur le +fait accompli+ que constituerait (l'annexion) de la Crimée", a dit M. Porochenko devant l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, réunie à Strasbourg pour sa session d'automne.
Le Conseil de l'Europe "n'a pas été inventé (...) pour des appels à échanger un territoire contre de l'argent, du pétrole ou du gaz", a-t-il déclaré. "Il a été inventé pour préserver nos valeurs et principes fondamentaux, et - c'est le plus important - pour les défendre lorsque c'est nécessaire", a-t-il ajouté.
"C'est seulement dans le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine que nous pourrons parvenir à la paix et à la stabilité en Europe", a martelé M. Porochenko, sans citer nommément son homologue tchèque.
Milos Zeman, critiqué dans son pays pour son orientation pro-russe dans le dossier ukrainien, avait évoqué la veille la question de la Crimée, à l'occasion d'un discours devant le même hémicycle.
"Si on essaye de rendre la Crimée à l'Ukraine, on aura une guerre en Europe. Est-ce qu'on veut prendre ce risque? La Crimée a été annexée, ça ne fait aucun doute, c'est un fait accompli", avait dit M. Zeman.
"S'il y a un dialogue entre la Russie et l'Ukraine, je pense - et ce n'est que mon opinion personnelle - qu'il pourrait y avoir une compensation pour la Crimée, sous une forme financière, ou sous forme de gaz ou de pétrole", avait-il ajouté.
La Crimée a été annexée par Moscou en mars 2014 après l'occupation de la péninsule par des troupes russes et un référendum qualifié d'illégal par Kiev et les pays occidentaux. Cette annexion a valu à Moscou une série de sanctions européennes et américaines, toujours en vigueur.
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