Déçus, les militants d'extrême droite saluent la "révolution" Vox en Espagne

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Par Diego URDANETA - Madrid (AFP)
Publié le 29 avril 2019 - 03:32
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Le dirigeant du parti ultranationaliste espagnol Vox Santiago Abascal d'adresse à ses partisans pendant la soirée électorale, le 28 avril 2019 à Madrid
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© OSCAR DEL POZO / AFP
Le dirigeant du parti ultranationaliste espagnol Vox Santiago Abascal d'adresse à ses partisans pendant la soirée électorale, le 28 avril 2019 à Madrid
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Drapeaux espagnols au vent, des centaines de sympathisants du parti d'extrême droite espagnol Vox ont salué dimanche la "révolution des gens normaux" provoquée par l'entrée du parti au Parlement espagnol, malgré un résultat qu'ils jugent décevant.

Sur la place Margaret Thatcher dans le centre de Madrid, des "Viva España" ont fusé à l'annonce de l'entrée, avec 10% des voix et 24 élus sur 350, du parti à la chambre des députés.

Une percée spectaculaire pour une formation ultranationaliste qui, fondée en 2013, était encore pratiquement absente du paysage politique il y a six mois. Mais le résultat du parti, moins bon que celui prévu par les sondages, a déçu les électeurs de Vox qui s'attendaient à créer la surprise dans un pays où l'extrême droite était marginale depuis la fin de la dictature franquiste en 1975.

A l'annonce des résultats, qui pourraient permettre au socialiste Pedro Sanchez de rester au pouvoir en formant un gouvernement de coalition, les cris "Horreur!" et "C'est dégoûtant!" se sont élevés.

"C'est de la merde, ces résultats", lâchait Maria Bonilla Ortega, étudiante en philosophie de 22 ans, les yeux rivés sur le grand écran.

- "Que des mensonges" -

"J'espérais que Vox ait beaucoup plus de voix. Avec ce résultat, Vox ne va avoir aucun poids à la chambre", se lamentait cette jeune femme, piercing au nez, vêtue de noir et un drapeau espagnol sur le dos.

Les sondages créditaient Vox d'environ 12% des voix et une trentaine de députés. Mais plusieurs analystes tablaient sur un "vote caché", sous les radars des sondeurs, pour le parti au virulent discours anti-immigration et antiféministe, qui comptait parmi ses candidats des généraux à la retraite défenseurs du franquisme, et qui s'oppose également au mariage homosexuel ou à l'avortement.

Mais les partisans de Vox se rassuraient avec l'entrée de leur parti au parlement.

"C'est le début d'une révolution, une révolution des gens normaux, des jeunes, des familles", assurait Ricardo Manuel Diaz Pereira, ouvrier de 41 ans, un drapeau de l'Espagne sur le torse.

"Il n'y a que des mensonges sur Vox. Ils disent qu'ils sont franquistes, c'est faux, c'est la seule chose qu'ils pouvaient dire pour que Vox ne gagne pas", ajoutait-il, avant d'entonner avec ses amis le chant: "je suis espagnol, espagnol, espagnol".

"Vox est le seul parti qui défend l'unité de l'Espagne et les valeurs de la famille traditionnelle", défendait également Gonzalo Rodriguez, étudiant de 18 ans qui votait pour la première fois.

Très applaudi, le président de Vox Santiago Abascal s'est montré combatif depuis son pupitre. "Bienvenue à la résistance! On continue, on continue sans peur, de rien ni de personne, on continue pour l'Espagne".

Autour, la foule chantait "L'Espagne, unie, ne sera jamais vaincue", "L'Espagne chrétienne, jamais musulmane" et "Puigdemont en prison", en référence à l'ancien président de la Catalogne poursuivi par la justice pour avoir tenté de faire sécession en 2017.

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