Des écoles de Damas rouvrent après des jours de bombardements rebelles

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Par Maher AL MOUNES - Damas (AFP)
Publié le 18 février 2018 - 14:20
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Des enfants syriens sur le chemin de l'école à Damas, après plusieurs jours passés à la maison en raison des bombardements rebelles sur la capitale, le 18 février 2018
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© LOUAI BESHARA / AFP
D'un geste de la main, Hanane lance un dernier au revoir à sa fille qui a repris dimanche le chemin de l'école à Damas après plusieurs jours passés à la maison en raison de bombardements rebelles.
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D'un geste de la main, Hanane lance un dernier au revoir à sa fille qui a repris dimanche le chemin de l'école à Damas après plusieurs jours passés à la maison en raison de bombardements rebelles.

Avant même la fermeture de l'école de sa cadette Lina, âgée de 11 ans, cette mère de trois enfants avait pris la décision de la garder à la maison.

Quelques jours plus tard, un obus s'est abattu sur l'une des salles de l'établissement situé dans le vieux quartier de Damas.

Même "la route vers l'école était devenue très dangereuse", dit Hanane, âgée de 44 ans.

"Il vaut mieux que ma fille perde une année scolaire plutôt que sa vie (...). Je ne peux pas décrire l'anxiété qui m'accompagne du moment où elle quittait la maison jusqu'à son retour de l'école", confie-t-elle à l'AFP.

La semaine dernière, l'aviation syrienne avait intensifié ses frappes contre la Ghouta orientale, enclave rebelle à l'est de la capitale, faisant plus de 250 morts et plus de 700 blessés, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Cela avait provoqué une recrudescence des bombardements en provenance de l'enclave assiégée, tuant près de 20 civils, dont trois enfants, dans la capitale, relativement épargnée par la guerre qui saigne le pays depuis sept ans.

Une accalmie relative est observée depuis jeudi mais cette escalade avait contraint une dizaine d'écoles à fermer leurs portes.

"Aujourd'hui la situation est meilleure (...) mais j'ai tout de même consulté une page sur Facebook qui recense les tirs de mortiers sur Damas pour avoir l'esprit tranquille", confie Hanane qui vit dans le quartier d'Al-Amine au cœur du vieux Damas, soumis durant plusieurs semaines à des tirs de mortiers en provenance de la Ghouta.

- Sirènes et classes vides -

Dimanche, la vie dans le vieux quartier de la capitale semblait renouer avec la normale.

A l'instar de Hanane, de nombreux parents accompagnent leurs enfants, leurs cartables sur le dos, aux différentes écoles du quartier.

Ils slaloment entre des cratères d'obus remplis d'eau de pluie.

Avant ce retour au calme, "nous entendions les bruits des tirs, c'était effrayant", témoigne Fadia, enseignante d'anglais au collège dans une école privée, située dans le quartier de Bab Charqi.

"Les sirènes des ambulances ne s'arrêtaient jamais. Parfois nous devions fermer les fenêtres pour pouvoir entendre nos élèves", raconte-t-elle à l'AFP.

"Une des nos élèves de 15 ans, Rita el-Eid, a été tuée par un obus de mortier. Le lendemain, la plupart des salles étaient vides", ajoute l'enseignante.

L'établissement décide alors de suspendre les classes durant trois jours.

"Les enseignants et les élèves sont désormais de retour. Nous nous attendons même à un plus grand afflux demain", se réjouit Fadia.

"La vie dans le vieux Damas est étroitement liée à l'évolution des combats dans la Ghouta orientale", ajoute-t-elle.

- 'Nous devons vivre' -

Au cours des dernières semaines, la terreur avait également gagné d'autres secteurs de la capitale.

A quelques pas, dans le quartier de Bab Touma, une poignée de bus publics attendent les passagers.

L'un des chauffeurs, Abou Mohammad, nettoie le pare-brise de son bus blanc, avant de montrer du doigt un cratère situé à proximité de la station.

"Ici, un obus a explosé à côté d'un bus, trois personnes sont mortes et plus de dix ont été blessées", raconte-t-il.

"Nous sommes alors tous rentrés chez nous, mais sommes revenus le lendemain, nous devons vivre, nous n'avons pas le choix", confie-t-il.

L'imprévisibilité des tirs de roquettes et de mortiers ont dissuadé de nombreux Damascènes de quitter leurs foyers et ralenti ainsi l'activité des transports en commun, souligne Abou Mohammad.

"D'habitude, les passagers s'entassent ici du matin au soir, mais aujourd'hui il y a très peu de monde (...) La mort peut elle aussi monter dans les bus", déplore l'homme, âgé d'une cinquantaine d'années.

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