Des milliers d'indigènes d'Amazonie réunis au Pérou pour voir le pape

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Par AFP - Puerto Maldonado
Publié le 18 janvier 2018 - 21:13
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Des indigènes d'Amazonie réunis à Puerto Maldonado, au Pérou le 18 janvier 2018
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© Ernesto BENAVIDES / AFP
Des indigènes d'Amazonie réunis à Puerto Maldonado, au Pérou le 18 janvier 2018
© Ernesto BENAVIDES / AFP

En tenues traditionnelles pour la plupart, des milliers d'indigènes du Pérou, du Brésil et de Bolivie étaient réunis jeudi à Puerto Maldonado (sud-est du Pérou), à la veille d'une rencontre historique avec le pape François.

"Nous sommes un seul peuple", a déclaré à l'AFP Angelton Arara, 33 ans, qui a mis trois jours en bus pour venir du Mato Grosso, dans le centre-ouest du Brésil.

Portant une couronne de plumes d'aigle royal, Angelton a confié vouloir parler au souverain pontife des problèmes de sa communauté: "la démarcation des terres, l'éducation, la politique du gouvernement brésilien".

"Nous avons beaucoup de besoins", a-t-il expliqué et "nous espérons que le pape, avec toute l'Eglise, le Vatican, prête attention et nous voie de manière chaleureuse et avec amour, les peuples indigènes du Brésil et d'autres pays".

Le pape argentin quitte jeudi le Chili, après trois jours de visite, pour se rendre au Pérou, où il est attendu à Lima en fin d'après-midi. Vendredi, il ira à Puerto Maldonado, ville située en pleine Amazonie, peuplée d'une trentaine de communautés indigènes menacées notamment par l'orpaillage. Il rencontrera environ 3.500 indigènes du Pérou, du Brésil et de Bolivie vendredi matin avant de déjeuner en petit comité avec certains d'entre eux.

Venus en bus, en avion ou en bateau à travers la jungle, plusieurs milliers d'indigènes ont participé jeudi, dans l'université de la ville, à une rencontre entre les églises d'Amazonie, devant servir de préparation à la venue du pape mais aussi au synode (réunion mondiale d'évêques) de 2019 consacré aux peuples amazoniens.

"Nos communautés natives sont fortement affectées par l'activité minière", a rappelé devant le public monseigneur David Martinez, évêque de Puerto Maldonado, avant de donner la parole aux représentants des différents peuples réunis.

"C'est le moment d'exiger que l'on nous respecte comme peuples originels", a lancé notamment Oscar Chigkun Mayana, 30 ans, de la communauté Antiguo Kanam, venu du nord du Pérou. "Sans la terre, nous ne sommes rien", a-t-il dit, dénonçant "l'extraction d'or dans toutes les zones d'Amazonie".

La rencontre a été rythmée par des danses et chants traditionnels des différents peuples.

Le visage peint d'une teinte rouge d'un fruit tropical, l'achiote, Amalia Rubiela Casique Coronado, 27 ans, elle aussi venue du nord du Pérou mais de la communauté Chicosa, raconte que son peuple souffre plutôt de "la déforestation illégale" et de "la pollution du fleuve Ucalayi", utilisé pour le transport de marchandises.

"S'il n'y avait pas d'arbres, s'il n'y avait pas d'animaux, nous ne serions pas là", insiste-t-elle.

Portant une couronne avec un épervier empaillé sur la tête, Enrique Anez, 50 ans, leader de la communauté Nueva Oceania - Boca Shipiwi, a prévu d'offrir l'animal au pape vendredi.

Dans sa tribu installée dans la région de Madre de Dios, dont Puerto Maldonado est la capitale, "l'épervier est celui qui nous alerte quand quelque chose va se passer", explique-t-il.

Et justement, "le pape s'est mis en alerte pour les peuples" indigènes, ajoute-t-il, espérant ainsi sa protection.

Une autre communauté de la région, les Ese Eja, compte elle offrir au souverain pontife un arc et une flèche, pour qu'il puisse les défendre.

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