Un "vieil ami" de Trump inculpé dans l'enquête russe

Auteur:
 
Par Antoine BOYER - Washington (AFP)
Publié le 25 janvier 2019 - 15:38
Mis à jour le 26 janvier 2019 - 00:00
Image
Roger Stone, le 11 décembre 2018 à Washington
Crédits
© SAUL LOEB / AFP
Roger Stone, le 11 décembre 2018 à Washington
© SAUL LOEB / AFP

Roger Stone, "vieil ami" et conseiller de longue date de Donald Trump, a été interpellé et inculpé vendredi dans l'enquête sur les soupçons de collusion entre l'équipe de campagne du milliardaire républicain et Moscou, puis libéré sous caution.

A sa sortie du tribunal, l'homme de 66 ans a indiqué qu'il plaiderait "non coupable" aux accusations qu'il a qualifiées de "politiques".

M. Stone se voit reprocher d'avoir menti sur ses échanges avec WikiLeaks, l'organisation qui a publié des emails piratés défavorables à Hillary Clinton.

Commentant les conditions de l'arrestation son conseiller, filmée avant l'aube par CNN, le président américain a réagi d'un tweet irrité, dénonçant à nouveau la "chasse aux sorcières" visant selon lui son entourage et estimant que "les trafiquants d'êtres humains (étaient) mieux traités".

Stratège politique et conseiller de l'ombre de dirigeants républicains, M. Stone est le dernier proche de M. Trump à être mis en cause par les investigations du procureur spécial Robert Mueller qui empoisonnent son mandat.

Roger Stone a comparu en fin de matinée devant un tribunal de Floride. Il a obtenu sa remise en liberté conditionnelle contre le versement d'une caution de 250.000 dollars.

Le confident du président a été inculpé de sept chefs d'accusation, dont ceux de fausses déclarations, subornation de témoin et obstruction à une procédure officielle.

Vêtu d'un polo bleu foncé, air détendu, Roger Stone s'est exprimé devant les caméras de télévision à la sortie du tribunal.

"Je plaiderai non coupable à ces accusations (...). Je pense qu'il s'agit de poursuites politiques", a-t-il tonné.

- "Rien à voir avec le président" -

Autour de lui, une partie de la foule scandait "enfermez-le" ("Lock him up"), une référence au slogan "Lock her up" lancé par les partisans de Donald Trump lors de la campagne de 2016 à l'encontre de sa rivale Hillary Clinton.

Puis Roger Stone a de nouveau indiqué qu'il ne "témoignerait pas contre le président."

"Je suis l'un de ses plus vieux amis. Je suis un fervent supporteur du président. Je pense qu'il fait un formidable boulot", a-t-il lancé.

Cette inculpation "n'a rien à voir avec le président et assurément rien à voir avec la Maison Blanche", a réagi la porte-parole de l'exécutif américain, Sarah Sanders.

"La plus grande chasse aux sorcières dans l'histoire de notre pays! PAS DE COLLUSION!", a tweeté Donald Trump.

CNN a diffusé des images montrant des agents du FBI lourdement armés entourant la maison où se trouvait Roger Stone au moment de son arrestation tôt vendredi matin.

"Qui a alerté CNN pour qu'ils soient là?", a interrogé M. Trump.

Selon l'acte d'accusation, Roger Stone "clamait à la fois publiquement et en privé avoir communiqué avec l'Organisation 1" autour d'août 2016. Cette organisation, WikiLeaks, a diffusé en octobre 2016 des messages piratés du camp démocrate dans le but d'influencer l'élection présidentielle au détriment de Mme Clinton. Le site a de son côté nié toute communication directe avec M. Stone.

Or Roger Stone était membre de l'équipe de campagne de Donald Trump "jusqu'à ou autour d'août 2015 et a maintenu un contact régulier et soutenu publiquement la campagne Trump jusqu'à l'élection de 2016", poursuit le document judiciaire.

"Pendant l'été 2016, Stone a discuté avec des hauts responsables de la campagne Trump à propos de l'Organisation 1 et des informations qu'elle pourrait avoir qui seraient préjudiciables à la campagne de Clinton."

En décembre 2018, Roger Stone avait nié tout contact durant la campagne présidentielle américaine de 2016 avec Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks.

- Investigations tentaculaires -

Le conseiller informel de Donald Trump est notamment accusé d'avoir "pris des mesures pour entraver" les investigations sur les ingérences russes. Il lui est reproché d'avoir "fait de nombreuses fausses déclarations" à la commission du renseignement de la Chambre des Représentants.

Jusqu'ici, les investigations supervisées par Robert Mueller n'ont pas directement mis en cause le milliardaire républicain. Elles ont en revanche débouché sur diverses inculpations et des condamnations de proches collaborateurs du 45e président des Etats-Unis.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.