Entre tension et sourires, la poignée de main Kim-Trump

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Par Sebastien BERGER - Singapour (AFP)
Publié le 12 juin 2018 - 08:26
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Le leader nord-coréen Kim Jong Un (g) et le président américain Donald Trump se dirigent l'un vers l'autre pour se serrer la main, le 12 juin 2018 à l'hôtel Capella sur l'île de Sentosa, à Singapour
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© SAUL LOEB / AFP
Le leader nord-coréen Kim Jong Un (g) et le président américain Donald Trump se dirigent l'un vers l'autre pour se serrer la main, le 12 juin 2018 à l'hôtel Capella sur l'île de Se
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Une terrasse de bâtiment colonial désert. Deux hommes s'approchent, pour une poignée de main historique, retransmise en direct dans le monde entier.

Les limousines des dirigeants américain et nord-coréen Donald Trump et Kim Jong Un ont emprunté le pont reliant Singapour à l'île de Sentosa, plus connue pour ses parcs d'attractions, des studios Universal aux baignades avec les dauphins.

Direction l'hôtel de luxe Capella, développé sur le site d'une ancienne base britannique, bouclé pour l'occasion.

Les deux hommes sont sortis sans un sourire de leurs véhicules, arrivant ensuite de façon totalement symétrique sur la terrasse choisie comme décor sobre de cette rencontre dont les chaînes d'information en continu parlent en boucle depuis des jours.

Figée, la poignée de main, moment tant redouté des hommes politiques rencontrant Donald Trump, a duré un peu plus de dix secondes.

Donald Trump a touché l'épaule de Kim Jong Un, plus petit que lui, mais sans autre signe ostensible de domination virile comme ceux que le président américain aime souvent à distiller. Les mines sont sérieuses.

La différence de taille importante entre les deux hommes avait suscité toutes les spéculations quant au fait que la partie nord-coréenne insisterait pour que la poignée de main se fasse assis.

En arrière-fond, une dizaine de drapeaux de la Corée du Nord et des Etats-Unis.

Selon l'agence de presse sud-coréenne Yonhap, c'est la première fois que les drapeaux des deux pays se retrouvent côte-à-côte depuis un concert de l'Orchestre philharmonique de New York à Pyongyang en 2008.

- Moon devant la télévision -

A Séoul, le président sud-coréen Moon Jae-in a regardé la scène à la télévision comme de nombreux téléspectateurs à travers le monde, avant d'entrer en conseil des ministres.

Fin avril, c'était lui qui participait à une poignée de main historique avec Kim Jong Un, lors d'un sommet dans la zone démilitarisée entre les deux Corées, toujours techniquement en guerre.

"Moi aussi, j'ai eu du mal à m'endormir hier soir", a dit le président sud-coréen à ses ministres, ajoutant espérer l'ouverture d'une "nouvelle ère entre les deux Corées et les Etats-Unis".

MM. Trump et Kim se sont ensuite vus en tête-à-tête pendant un peu plus de 45 minutes, avant une discussion bilatérale et un déjeuner mêlant mets occidentaux et asiatiques (cocktail de crevettes, porc croustillant sauce aigre-douce et tarte tropézienne), une des rares informations distillées à la presse.

Les sourires font enfin leur apparition sur le visage des deux hommes. La glace semble rompue.

"Nous allons avoir une relation formidable", a lancé M. Trump, assis au côté de l'homme fort de Pyongyang pour une courte séance ouverte à quelques caméras, se disant convaincu que la rencontre serait un "immense succès".

"Le chemin pour en arriver là n'a pas été facile", a de son côté déclaré le dirigeant nord-coréen. "Les vieux préjugés et les habitudes anciennes ont été autant d'obstacles, mais nous les avons tous surmontés pour nous retrouver ici aujourd'hui".

"C'était vraiment une rencontre fantastique" qui s'est déroulée "mieux que quiconque aurait pu imaginer", a lancé Donald Trump à la presse à l'issue du déjeuner, après une courte promenade dans le jardin de l'hôtel avec Kim.

Il a évoqué la signature dans la foulée d'un document conjoint, sans plus de précision.

Malgré un accès au sommet des plus restreints, quelque 5.000 journalistes ont fait le déplacement à Singapour pour l'évènement, selon Washington. La plupart ont été cantonnés à suivre le sommet en direct à la télévision ou sur les comptes Twitter de Donald Trump ou de son secrétaire d'Etat, Mike Pompeo.

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