Face à Poutine, sept candidats et un grand absent

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Par AFP - Moscou
Publié le 16 février 2018 - 11:30
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Vladimir Poutine lors d'une cérémonie à Volgograd, en Russie, le 2 février 2018
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© MAXIM SHEMETOV / POOL/AFP/Archives
Vladimir Poutine lors d'une cérémonie à Volgograd, en Russie, le 2 février 2018
© MAXIM SHEMETOV / POOL/AFP/Archives

Vladimir Poutine sera opposé à sept candidats lors de la présidentielle du 18 mars en Russie mais pas à son principal opposant Alexeï Navalny, déclaré inéligible.

Alexeï Navalny, le grand absent

Connu pour ses enquêtes sur la corruption des élites abondamment partagées sur les réseaux sociaux, ce juriste charismatique a créé la surprise en organisant des manifestations d'ampleur contre le pouvoir l'année dernière.

A 41 ans, il a ainsi confirmé son statut d'opposant numéro un au Kremlin, seul capable de mobiliser des dizaines de milliers de personnes contre le pouvoir. L'élection ne permettra pas de jauger sa réelle popularité à l'échelle du pays: sa candidature a été rejetée par la Commission électorale en raison d'une condamnation judiciaire qu'il dénonce comme montée de toutes pièces.

Il a appelé au boycott du scrutin, promis des actions de protestation et veut envoyer des observateurs traquer les fraudes dans les bureaux de vote.

Pavel Groudinine, le communiste millionnaire

La candidature surprise de Pavel Groudinine, 57 ans, a donné un coup de jeune au parti communiste, représenté depuis la chute de l'URSS par Guennadi Ziouganov. Directeur débonnaire du "Sovkhoze Lénine", une ferme de fruits dont les revenus se comptent en millions de dollars, il est le plus populaire des concurrents de Vladimir Poutine tout en restant loin derrière à environ 7% d'intentions de vote.

S'il critique certaines politiques du gouvernement et fait l'éloge de Staline, il ne s'en prend jamais personnellement à M. Poutine, qu'il a soutenu par le passé. L'intérêt qu'il a suscité lui a valu une vague d'articles hostiles dans la presse pro-Kremlin et il dénonce les "pressions constantes" des autorités.

Vladimir Jirinovski, le trublion populiste

Habitué des présidentielles et des déclarations tonitruantes, Vladimir Jirinovski, 71 ans, est le candidat traditionnel du parti d'extrême droite LDPR. Antiaméricain, antilibéral, anticommuniste, il est considéré par nombre d'observateurs comme un vrai-faux opposant au Kremlin et est souvent décrit comme un clown dans les milieux politiques russes.

Marginalisé ces dernières années, M. Jirinovski n'en a pour autant pas perdu sa fougue oratoire. Il est crédité de 5,7% des intentions de vote.

Ksenia Sobtchak, "contre tous"

Journaliste de télévision proche de l'opposition libérale, ex-star de téléréalité, Ksenia Sobtchak, 36 ans, s'est lancée dans la course avec le slogan "contre tous".

Des voix se sont élevées pour dénoncer un "coup monté" du Kremlin destiné à faire oublier l'absence d'Alexeï Navalny, soulignant les liens de Mme Sobtchak avec le président russe, qui a travaillé avec son père Anatoli à la mairie de Saint-Pétersbourg dans les années 1990.

Si les sondages lui attribuent à peine plus de 1% des intentions de vote, sa candidature a insufflé un peu de vie dans une présidentielle jouée d'avance et apporté des critiques d'une rare virulence contre le Kremlin dans les médias fédéraux.

Grigori Iavlinski, le vétéran libéral

L'un des rares hommes politiques d'orientation libérale à avoir un poids en Russie, Grigori Iavlinski, 65 ans, a fondé le parti Iabloko peu après la chute de l'URSS.

Bien qu'il reste une voix critique de Vladimir Poutine, sa candidature à la présidentielle, la troisième, est perçue avec scepticisme et les intentions de vote en sa faveur ne dépassent pas 1%.

Boris Titov, l'homme d'affaires

Représentant des entrepreneurs en Russie, Boris Titov, 57 ans, s'est lancé dans la course, sans illusions sur le vainqueur à attendre, pour "convaincre Poutine de changer l'économie".

Crédité de 0,4% des intentions de vote, il est notamment favorable à davantage mesures de relance économique et à une normalisation des relations avec les Occidentaux.

Sergueï Babourine, le nationaliste discret

Président du parti nationaliste Union du peuple russe, Sergueï Babourine, 59 ans, est peu connu du grand public et fait très rarement parler de lui dans les médias.

Ancien vice-président de la Douma, la chambre basse du Parlement russe, il affirme lutter depuis plus de 20 ans contre les orientations "néolibérales" des autorités.

Maxime Souraïkine, le schismatique communiste

Peu nombreux étaient ceux qui avaient entendu parler de Maxime Souraïkine, 39 ans, avant son entrée dans la course. Ancien membre du Parti communiste, il a rompu avec celui-ci avant de fonder en 2012 le parti des Communistes de Russie. Son poids politique est minime.

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