Fox News soutient CNN contre Trump, qui ne lâche rien

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Par Thomas URBAIN - New York (AFP)
Publié le 14 novembre 2018 - 20:32
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Le président américain Donald Trump (à droite) s'écharpe avec le journaliste de CNN Jim Acosta (à gauche, debout avec le micro), à la Maison Blanche, le 7 novembre 2018
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© MANDEL NGAN / AFP
La chaîne d'information Fox News, connue pour les positions pro-Trump de ses présentateurs, a soutenu publiquement CNN dans sa démarche judiciaire contre l'administration Trump, qui a signalé mercredi son intention de ne pas céder.
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La chaîne d'information Fox News, connue pour les positions pro-Trump de ses présentateurs, a soutenu publiquement CNN dans sa démarche judiciaire contre l'administration Trump, qui a signalé mercredi son intention de ne pas céder.

Le débat déjà houleux entre les médias et le président américain s'est envenimé avec le retrait de l'accréditation du journaliste de CNN Jim Acosta, le 7 novembre, au lendemain d'un échange tendu lors d'une conférence de presse.

La tension monte chaque jour un peu plus depuis une semaine entre la presse déjà critique de l'administration Trump et un président qui la diabolise quotidiennement depuis trois ans et tente systématiquement de la discréditer.

Mardi, la chaîne câblée, filiale du groupe AT&T, a assigné en justice l'administration Trump pour récupérer le précieux sésame.

Les accréditations, "ne devraient pas être utilisées comme une arme", a déclaré le président de Fox News, Jay Wallace, dans une déclaration transmise mercredi à l'AFP, indiquant que sa chaîne "(soutenait) CNN dans sa démarche en justice".

Concrètement, Fox News va faire une demande en intervention ("Amicus brief" en droit américain), qui permet à un tiers de se joindre à une procédure, non pas pour obtenir réparation mais pour faire entendre sa position, en soutien de celui qui attaque.

"Bien que nous n'approuvions pas le ton antagoniste croissant employé à la fois par le président et les médias lors de récents points de presse", a écrit le président de Fox News, "nous sommes favorables à une presse libre, à l'accès (des médias au gouvernement) et à des échanges ouverts pour le public américain."

- "Droit constitutionnel" -

Face à ce front commun et aussi à la défection d'un allié de poids en la personne de Fox News, dont la plupart des présentateurs soutiennent publiquement le président américain, l'administration Trump a répliqué mercredi, sans céder un pouce de terrain.

"Le président et la Maison Blanche ont toute discrétion pour gérer l'accès des journalistes à la Maison Blanche", ont écrit plusieurs responsables du ministère de la Justice, notamment l'adjoint au ministre, Joseph Hunt, dans un document versé mercredi à la procédure, au nom de l'administration Trump.

Pour ces responsables, la décision de révoquer l'accréditation de Jim Acosta "était légale".

CNN fait valoir que ce retrait porte atteinte au Premier amendement de la Constitution américaine, qui garantit la liberté d'expression et la liberté de la presse.

"Aucun journaliste n'a un droit garanti par le Premier amendement de pénétrer dans la Maison Blanche", a répondu l'administration Trump dans le document publié mercredi.

"Le raisonnement à l'appui du retrait de l'accréditation de M. Acosta, selon lequel il perturbait l'activité de la presse est évident dans la vidéo" de la conférence de presse, ont fait valoir les responsables du ministère de la Justice.

La Maison Blanche avait initialement affirmé que la décision n'était pas liée aux questions du reporter, qui soulignait que la campagne de Donald Trump avait présenté, de manière exagérée selon lui, comme une menace pour les Américains le convoi de plusieurs milliers de migrants venus d'Amérique centrale en route vers la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis.

La porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders, avait justifié ce retrait par ce qu'elle avait présenté comme le comportement déplacé de Jim Acosta envers une jeune stagiaire chargée de récupérer le micro lors de la conférence de presse.

"Que les informations du jour concernent la sécurité nationale, l'économie ou l'environnement, les journalistes qui couvrent la Maison Blanche doivent demeurer libres de poser des questions", ont écrit 13 organes de presse et organisations professionnelles, parmi lesquels Associated Press, le New York Times et le Washington Post.

"Nos organisations soutiennent le droit constitutionnel d'interroger ce président, ou n'importe quel président", ont-ils expliqué, indiquant qu'ils participeraient aussi à la procédure de CNN contre l'administration Trump.

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