Gaza : nouvelles frappes israéliennes après un tir de roquette loin en Israël

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Par AFP - Jérusalem
Publié le 09 août 2018 - 06:46
Mis à jour le 10 août 2018 - 05:50
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Des habitants de la ville de Sdérot dans le sud d'Israël passent devant une clôture endommagée par la chute d'une roquette tirée de la bande de Gaza, le 14 juillet 2018
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© Ahmad GHARABLI / AFP
Le Hamas a tiré durant la nuit de mercredi à jeudi environ 150 roquettes, depuis la bande de Gaza, selon l'armée israélienne qui a riposté par 40 raids aériens, tuant trois personnes, dont une femme et son nourrisson.
© Ahmad GHARABLI / AFP

L'armée israélienne a anéanti un bâtiment en plein centre de la ville de Gaza jeudi, signalant sa force de frappe au mouvement islamiste Hamas si ce dernier rouvre les hostilités après un accès de tension ayant à nouveau rapproché les deux camps de la guerre.

La destruction de la bâtisse de cinq étages appartenant au Hamas selon Israël apparaît elle-même comme la riposte à une mise en garde des groupes armés palestiniens à l'adresse d'Israël.

Malgré un arrêt des tirs de roquettes annoncé en milieu de journée, et pour la première fois depuis la guerre de 2014 selon les médias israéliens, une roquette palestinienne a atteint à une quarantaine de kilomètres de Gaza, dans les environs de Beer-Sheva, et non pas seulement dans les environs immédiats de Gaza.

Difficile de dire si ces actes hostiles préludent à un nouvelle flambée dans un avenir proche ou soldent les comptes pour le moment après la poussée de fièvre de la nuit précédente.

Réuni par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, le cabinet de sécurité, panel restreint examinant les questions les plus stratégiques, a "ordonné à l'armée de continuer à agir avec force" contre les groupes armés palestiniens.

Deux ou trois roquettes ou obus de mortier palestiniens sont tombés dans la soirée dans des zones non habitées, selon les médias israéliens, loin de l'intensité de la confrontation de la veille.

Le mouvement islamiste Hamas qui dirige la bande de Gaza et ses alliés avaient décidé de faire taire les armes jeudi midi après un barrage de roquettes contre Israël, dont la lourde riposte aérienne contre des dizaines de cibles a coûté la vie à une Palestinienne enceinte et son bébé.

L'accalmie a été remise en cause quand une roquette a atterri près de Beer-Sheva.

En apparentes représailles, des témoins palestiniens ont rapporté trois nouvelles frappes israéliennes en fin d'après-midi. Le centre de la ville de Gaza a ensuite été secoué par une forte explosion dégageant une épaisse fumée noire.

Au moins 18 Palestiniens ont été blessés, a dit le ministère gazaoui de la Santé.

Le centre culturel Saïd Meshal a indiqué sur sa page Facebook que ses bureaux avaient été détruits et précisé que la bâtisse abritait aussi les locaux de la communauté égyptienne de Gaza.

Le bâtiment servait aux forces de sécurité intérieures du Hamas à des fins militaires, a dit l'armée israélienne.

Avant l'annonce de l'arrêt des tirs, les environs israéliens de Gaza ont essuyé entre mercredi soir et jeudi midi plus de 180 tirs de roquettes et de mortier, selon l'armée israélienne. L'aviation israélienne a riposté en frappant plus de 150 sites militaires du Hamas dans le territoire reclus, appauvri et coincé entre Israël, l'Egypte et la Méditerranée.

Trois Palestiniens, dont une femme enceinte de 23 ans, Enas Khammash, et sa fille Bayan de 18 mois, ont été tués dans ces raids. Le troisième Palestinien tué a été identifié par le Hamas comme appartenant à sa branche armée.

Abdullah Khammash, 31 ans, un cousin de la femme et de l'enfant tuées, a interpellé à distance le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman.

"Je dis à Lieberman: +Venez voir vous-mêmes les dégâts. Qu'est-ce que cette petite fille avait fait de mal?", s'est-il ému. La famille n'a aucun lien avec les groupes armés, a-t-il protesté.

La maison touchée se trouve à quelques centaines de mètres d'une importante base du Hamas.

"Par définition, nous avons seulement visé des cibles militaires utilisées par le Hamas", a assuré un porte-parole de l'armée israélienne, le lieutenant-colonel Jonathan Conricus. Douze autres Palestiniens ont été blessés dans les raids.

Côté israélien, la pluie de roquettes venue de Gaza a ranimé les scènes connues de civils se précipitant vers les abris.

A Sdérot, localité atteinte par plusieurs projectiles, Hagit Shitert, 45 ans, a elle aussi couru pour se protéger. Dans la panique, un de ses fils s'est blessé dans l'escalier quand une roquette est tombée près de leur immeuble, criblant la bâtisse d'éclats, pulvérisant l'arrière d'une voiture et laissant un trou béant dans le sol. Mais "jamais, jamais, je ne partirai", assure-t-elle.

Hormis Sdérot, la plupart des projectiles sont tombés dans des zones inhabitées et le système de défense anti-aérien israélien a intercepté plus de 30 engins, selon l'armée.

Quatre personnes, dont une Thaïlandaise d'une trentaine d'années, ont été blessées par des éclats, ont indiqué les secours.

Une quatrième guerre depuis 2008 menace à nouveau Gaza. L'issue de discussions indirectes engagées par Israël et le Hamas avec l'entremise de l'Egypte et de l'ONU pour tenter d'établir une trêve durable est plus incertaine que jamais.

Ces hostilités sont la troisième confrontation majeure depuis juillet, ébranlant une nouvelle fois le cessez-le-feu tendu observé depuis 2014 par Israël et le Hamas ainsi que ses alliés de part et d'autre de la barrière de sécurité israélienne qui ferme hermétiquement la frontière avec Gaza.

Les accès de fièvre se multiplient depuis le 30 mars et le début d'un mouvement de protestation palestinien le long de la barrière pour dénoncer, entre autres, le blocus imposé par l'Etat hébreu à l'enclave. Les tensions ont été exacerbées par le transfert, le 14 mai par les Etats-Unis, de leur ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem.

Au moins 165 Gazaouis ont été tués par des tirs israéliens depuis le 30 mars. Un soldat israélien a été tué le 20 juillet près de Gaza, pour la première fois depuis 2014.

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