La justice britannique se penche sur une libération de Julian Assange

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Par AFP - Londres
Publié le 13 février 2018 - 09:34
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Des caméras le 6 février 2018 devant l'ambasssade d'Equateur à Londres où est réfugié le fondateur de WikiLeaks Julian Assange depuis bientôt six ans
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© Daniel LEAL-OLIVAS / AFP/Archives
Des caméras le 6 février 2018 devant l'ambasssade d'Equateur à Londres où est réfugié le fondateur de WikiLeaks Julian Assange depuis bientôt six ans
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Le fondateur de WikiLeaks sortira-t-il libre de l'ambassade d'Equateur à Londres, où il est réfugié depuis bientôt six ans? La justice britannique dira mardi si elle lève ou non le mandat d'arrêt visant Julian Assange.

Le tribunal londonien de Westminster, qui avait jugé ce mandat d'arrêt valide le 6 février, doit répondre à une nouvelle question soulevée par la défense: savoir si le maintien de ce mandat est dans l'intérêt public. La décision est attendue à 14H00 GMT.

L'Australien de 46 ans avait trouvé asile en juin 2012 dans l'ambassade d’Équateur, immeuble de briques rouges situé dans le quartier chic de Knightsbridge, pour échapper à une extradition vers la Suède où il était recherché depuis fin 2010 pour des accusations de viol et d'agression sexuelle qu'il niait.

Le fondateur de WikiLeaks craint, en cas d'arrestation, d'être extradé et jugé aux États-Unis pour la publication par WikiLeaks en 2010 de nombreux secrets militaires et documents diplomatiques américains.

Les poursuites pour viol ont été abandonnées en mai 2017, mais le tribunal de Westminster n'a pas suivi, la semaine dernière, l'argument de la défense selon lequel cela rendait le mandat d'arrêt caduc.

La juge Emma Arbuthnot l'a au contraire maintenu, estimant qu'il avait été délivré après que Julian Assange eut enfreint les conditions de sa liberté sous caution.

- 'Trois fois la peine maximale' -

Sur Twitter, Julian Assange a souligné qu'il avait "déjà purgé plus de trois fois la peine théorique maximale" pour s'être soustrait à la justice. Il s'est également référé à un article du Guardian de lundi affirmant, en citant des courriels du parquet britannique, que celui-ci avait dissuadé la Suède de renoncer aux poursuites, comme elle semblait vouloir le faire dès 2013.

Dans l'espoir de trouver une solution au casse-tête judiciaro-diplomatique, Quito lui avait accordé en décembre la nationalité équatorienne, mais le Royaume-Uni avait refusé de lui accorder un statut diplomatique, ce qui lui aurait permis de quitter l'ambassade sans être arrêté par la police britannique.

Le fondateur de WikiLeaks n'a fait que de rares apparitions publiques au balcon de l'ambassade où il vit dans un petit appartement, avec un chat pour seule compagnie.

S'il était amené à quitter les lieux, il n'aurait plus forcément l'image de défenseur des libertés qu'il avait pu avoir au moment où il y avait trouvé refuge. Désormais controversé, il a été récemment accusé d'être un valet de la Russie en raison de son influence sur l'élection du républicain Donald Trump à la Maison Blanche.

En juillet 2016, WikiLeaks avait rendu publics 20.000 courriels piratés du Parti démocrate, dont certains très préjudiciables à la campagne de Hillary Clinton. En octobre, un mois avant le scrutin, ce sont des milliers de courriels du président de l'équipe de campagne de la démocrate, John Podesta, qui avaient été diffusés par WikiLeaks, suscitant des éloges appuyés du candidat Donald Trump.

Face aux accusations, Julian Assange a nié que la Russie, ou tout autre État, eût été derrière ces fuites.

A l'issue de l'audience la semaine dernière, l'Equateur avait assuré qu'il continuerait à protéger Julian Assange, "tant que sa vie sera en danger". Il avait aussi dit continuer de chercher avec le Royaume-Uni une "solution satisfaisante pour les deux pays et respectueuse des droits de l'homme".

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