Grande-Bretagne : May réunit les partis pour endiguer le scandale de harcèlement sexuel

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Par AFP
Publié le 06 novembre 2017 - 13:12
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La Première ministre britannique Theresa May, lors d'une conférence de l'organisation patronale CBI,
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La Première ministre britannique Theresa May, lors d'une conférence de l'organisation patronale CBI, le 6novembre 2017 à Londres
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Les partis politiques britanniques se sont mis d'accord lundi sur la mise en place de nouvelles procédures et de moyens renforcés pour lutter contre le harcèlement sexuel et mettre fin aux "abus de pouvoir", après une vague d'accusations qui a déjà fait tomber un ministre.

"Nous devons faire davantage pour mettre un terme à ces abus de pouvoirs, et je suis satisfaite qu'a l'issue de cette réunion de chefs de partis, nous ayons convenus d'une voie à suivre", a déclaré la Première ministre britannique Theresa May, cheffe du Parti conservateur.

Theresa May a annoncé l'entrée en vigueur, en début d'année prochaine, d'une "nouvelle procédure pour les plaintes du personnel" travaillant au parlement de Westminster. Elle a également annoncé un renforcement des moyens afin que les personnes souhaitant bénéficier d'une assistance puisse accéder à des entretiens en tête à tête en plus de la ligne téléphonique confidentielle qui existe déjà.

"Je pense qu'un grand pas a été franchi aujourd'hui", a-t-elle ajouté. "Je suis désolée que nous ayons constaté ces abus de pouvoir. Ils ont été trop nombreux, pendant de trop longues années. Et le fait qu'ils se soient produits au cœur de notre démocratie est une honte pour nous tous".

Le dirigeant du Parti Libéral-démocrate, Vince Cable, a qualifié ces mesures d'"appropriées", et souligné la nécessité d'un "système de plaintes robuste et indépendant".

Dans le sillage de l'affaire Harvey Weinstein, producteur de cinéma américain accusé d'avoir harcelé sexuellement des dizaines de femmes, le monde politique britannique est ébranlé depuis plusieurs jours par des accusations visant des responsables de premier plan.

Après la démission mercredi du ministre de la Défense Michael Fallon, accusé d'avoir posé la main sur le genou d'une journaliste en 2002 et par une autre d'avoir tenté de l'embrasser en 2003, deux autres ministres sont sur la sellette, le secrétaire d’État au Commerce international Mark Garnier et le numéro deux du gouvernement, Damian Green.

M. Green, est accusé par une ancienne militante conservatrice aujourd'hui écrivain d'avoir posé sa main sur son genou lors d'un rendez-vous avec elle dans un pub en 2015 et de lui avoir envoyé un SMS "suggestif".

- Gouvernement fragilisé -

Le vice-Premier ministre a également été accusé dimanche, dans le Sunday Times, d'avoir détenu du contenu pornographique "extrême" sur son ordinateur de parlementaire en 2008, ce qu'il a nié catégoriquement comme les autres accusations.

Le ministre des Transports, Chris Grayling, est venu à sa rescousse en appelant au respect de la présomption d'innocence. Une nouvelle démission fragiliserait le gouvernement conservateur de Theresa May, à l'heure où il est engagé dans des discussions cruciales avec Bruxelles sur le Brexit.

A Westminster, le Parlement britannique, le député conservateur Chris Pincher a démissionné dimanche de sa fonction de "whip", chargé de faire respecter la discipline du parti parmi les parlementaires Tories, après avoir été accusé d'attouchements par un activiste et ancien rameur olympique.

Cela porte à quatre le nombre de députés conservateurs faisant l'objet d'une enquête du parti après la mise en place d'un nouveau code de conduite interne, annoncé vendredi par Theresa May. Ce code introduit de nouvelles mesures pour traiter les plaintes et prévoit une ligne téléphonique "confidentielle", une mesure également prévue à Westminster et au Parlement écossais.

Le scandale a également emporté deux ministres de gouvernements régionaux, Mark McDonald (SNP) en Ecosse et Carl Sargeant (Labour) au Pays de Galles. L'opposition travailliste a aussi suspendu un de ses députés et enquête sur une affaire de viol. Une collaboratrice d'Ed Miliband, ancien chef du Labour, a également annoncé lundi sur la BBC avoir été victime d'une agression sexuelle, sans nommer son agresseur.

Cette vague d'accusations a commencé fin octobre avec la révélation dans la presse de l'existence d'un groupe de discussion WhatsApp sur les comportements inappropriés de politiciens. Il y a eu ensuite une liste circulant avec les noms de 40 parlementaires conservateurs visés par des accusations variées, de la liaison extraconjugale à l'agression sexuelle.

Pour la ministre de l'Intérieur Amber Rudd, interrogée sur la BBC, ces révélations sont, au bout du compte, un "tournant" salutaire, qui permettra de "faire le ménage à Westminster".

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