Grandes manoeuvres autour d'un sommet Trump-Kim "imminent"

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Par Sunghee HWANG, avec Laurent THOMET à Pékin - Séoul (AFP)
Publié le 10 janvier 2019 - 06:26
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Capture d'écran de la télévision chinoise CCTV du président chinois Xi Jinping (2e d) et de son épouse Peng Liyuan (d), du leader nord-coréen Kim Jong Un (2e g) et de son épouse Ri Sol Ju (g), le 9 ja
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© CCTV / CCTV/AFP
Capture d'écran de la télévision chinoise CCTV du président chinois Xi Jinping (2e d) et de son épouse Peng Liyuan (d), du leader nord-coréen Kim Jong Un (2e g) et de son épouse Ri
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La visite du dirigeant nord-coréen en Chine, qui lui a apporté son appui dans ses tractations avec les Etats-Unis, est le signe qu'un second sommet entre Kim Jong Un et Donald Trump semble "imminent", selon Séoul.

Kim Jong Un a achevé jeudi une visite surprise de quatre jours en Chine, son principal soutien diplomatique et économique, qui lui a réservé une nouvelle fois un accueil en grande pompe dans le cadre fastueux du Palais du peuple à Pékin. Cette quatrième visite en moins d'un an est le signe qu'un nouveau sommet avec le président américain après celui de juin à Singapour est "imminent", a estimé le président sud-coréen Moon Jae-in.

L'homme fort de Pyongyang, venu en train comme à son habitude et qui a reçu l'appui du président chinois Xi Jinping dans ses tractations avec Washington, a promis de faire en sorte que son deuxième sommet avec Donald Trump débouche sur des "résultats" qui répondront aux attentes de la communauté internationale, selon un compte rendu de l'agence Chine nouvelle.

Xi Jinping a de son côté appelé Nord-Coréens et Américains à "faire un pas l'un vers l'autre", soulignant qu'une "rare chance historique" s'offrait pour parvenir à un règlement politique dans la péninsule coréenne. Il "s'est félicité des mesures positives" prises par Pyongyang", selon la même source.

Simultanément, l'agence officielle nord-coréenne KCNA a annoncé que M. Kim avait fait part à M. Xi de "sa préoccupation en raison de l'impasse" dans ses relations avec les Etats-Unis.

"La position de principe" de Pyongyang visant à "parvenir à une solution pacifique par le dialogue reste inchangée", a cependant assuré Kim Jong Un.

- Sanctions maintenues -

De l'avis de nombreux experts, Chinois et Nord-Coréens ont cherché à Pékin à rapprocher leurs positions avant ce nouveau rendez-vous avec l'hôte de la Maison Blanche, à une date et dans un lieu inconnus.

Donald Trump a indiqué dimanche que Washington et Pyongyang négociaient le lieu de leur rencontre.

Les discussions entre Pyongyang et Washington sur les armes nucléaires nord-coréennes sont dans l'impasse depuis le sommet de Singapour. Pour le président sud-coréen Moon Jae-in, Pyongyang doit prendre "davantage de mesures audacieuses, pratiques, vers la dénucléarisation".

Les Etats-Unis martèlent que les sanctions économiques doivent être maintenues tant que le Nord n'aura pas renoncé à son arsenal atomique. Pyongyang exige leur allègement immédiat et veut des garanties sur sa sécurité en échange de l'abandon de ses armes stratégiques.

La Chine souhaite également que la communauté internationale assouplisse ces sanctions.

La Corée du Nord "continuera à adhérer à sa position en faveur de la dénucléarisation et d'un règlement de la question de la péninsule coréenne par le dialogue et les consultations", a promis Kim Jong Un, selon Chine nouvelle.

Mais le sens que donne Pyongyang au concept de "dénucléarisation de la péninsule" pose problème aux Etats-Unis si cela doit s'accompagner d'un départ des troupes américaines basées en Corée du Sud.

- "Un cauchemar" -

"Si ce que le Nord met sur la table après le sommet avec la Chine ne répond pas aux attentes de Washington, il y aura des tensions et de nouveaux doutes sur la tenue d'un deuxième sommet", avertit cependant Kim Han-kwon, analyste à l'Académie diplomatique nationale de Corée, un cabinet de réflexion sud-coréen.

Aucun traité de paix n'a été signé au terme de la guerre de Corée (1950-1953), la péninsule restant divisée entre deux Etats techniquement en guerre.

Au début de l'an dernier, après avoir échangé menaces et insultes, Kim Jong Un et Donald Trump ont amorcé un réchauffement spectaculaire. Pékin s'est également rapproché de Pyongyang après avoir appliqué à son encontre les sanctions internationales.

Pour Bonnie Glaser, du Centre pour les études stratégiques et internationales (CSIS), un centre de réflexion américain, la Chine espère également garder la main sur le dossier nord-coréen.

"Elle estime que ses intérêts ne sont pas menacés par de meilleures relations intercoréennes. Mais l'éventualité d'un alignement de la Corée du Nord sur les Etats-Unis, potentiellement contre Pékin, constituerait pour elle un cauchemar."

Au fil des ans, la Corée du Nord a effectué six essais nucléaires et mis au point des missiles balistiques qui, selon des experts, seraient désormais capables d'atteindre le territoire continental des Etats-Unis.

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