Haïti : nouveaux pillages dans la capitale avant une grève de deux jours
De nouveaux pillages se sont produits dimanche à Port-au-Prince, où les habitants tentaient de reprendre leurs activités après deux jours de violences déclenchées par l'annonce - depuis suspendue - d'une hausse importante des prix des carburants.
Les contestataires ont par ailleurs annoncé une grève générale de deux jours à compter de lundi, en exigeant le départ immédiat du président Jovenel Moïse.
Les pillages ont eu lieu au coeur de la capitale haïtienne, dans la commune de Delmas, ont rapporté des journalistes de l'AFP. En périphérie de Port-au-Prince, quelques groupes s'attelaient à construire de nouvelles barricades.
Près d'un des nombreux commerces pillés et incendiés, Alphonse Charles prend quelques photos de ce qui reste de sa voiture.
"J'accuse le coup mais c'est la réalité du pays: dès lors qu'on vit en Haïti on est fâché, frustré face à la façon dont les choses sont gérées par les politiciens", dit-il calmement devant la carcasse brûlée de son véhicule. "Je dois continuer à vivre, on ne va pas se laisser emporter pour ça seulement".
Plusieurs compagnies aériennes comme American Airlines et Air France ont annulé leurs vols samedi et dimanche matin, avec possibilité de prolongation pour l'après-midi faute de personnel pouvant se déplacer pour assurer leurs services à l'aéroport Toussaint Louverture.
Malgré tout, les habitants essayaient de revenir à une vie normale.
Beaucoup de marchandes de fruits et légumes ont repris leur place sur les trottoirs et les taxis-motos étaient de retour à leurs carrefours habituels, même si les clients se faisaient rares. Quelques voitures tentaient de se frayer un passage au milieu des rues encore chargées de barricades.
Vendredi, les autorités avaient annoncé une augmentation des prix de l'essence de 38%, de celui du diesel de 47% et celui du kérosène de 51%, à compter du samedi 7 juillet à minuit.
Le nouveau cadre de référence entre le Fonds monétaire international (FMI) et Haïti, signé en février, impliquait la cessation de la subvention publique des produits pétroliers, source conséquente du déficit budgétaire de l’État.
L'annonce a déclenché des violences meurtrières et samedi après-midi, le Premier ministre Jack Guy Lafontant a annoncé la suspension de la mesure "jusqu'à nouvel ordre".
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