Hongrie : "Orban doit respecter les lignes rouges" de l'UE, selon Manfred Weber

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Par Christian SPILLMANN - Bruxelles (AFP)
Publié le 09 avril 2018 - 19:50
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L'Allemand Manfred Weber, président du groupe du Parti Populaire Européen (PPE) au Parlement européen, le 21 janvier 2018 à Munich
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© Matthias Balk / DPA/AFP/Archives
L'Allemand Manfred Weber, président du groupe du Parti Populaire Européen (PPE) au Parlement européen, le 21 janvier 2018 à Munich
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Critiqué pour avoir félicité le très controversé Premier ministre hongrois Viktor Orban pour sa réélection, le président du groupe du Parti Populaire Européen (PPE) au Parlement européen, l'Allemand Manfred Weber, l'a mis en demeure lundi de respecter les règles et les valeurs européennes, dans un entretien à l'AFP.

"Plus de 70% des électeurs ont participé à cette élection. Viktor Orban et son parti ont remporté près de 50% des suffrages. C'est un succès démocratique pour lui et pour son parti et nous devons le respecter", explique-t-il en réponse aux critiques qui ont suivi son message de félicitations.

"Mais d'un autre côté, le PPE est très critique vis-à-vis de certaines positions de Viktor Orban. Nous attendons de lui le plein respect des valeurs fondamentales de l'Union européenne", insiste M. Weber. "Viktor Orban doit respecter les lignes rouges fixées par le PPE et les valeurs européennes. S'il le fait, il peut rester dans le jeu. Sinon il sera exclu du PPE", avertit-il.

"Jusqu'à présent, Viktor Orban a toujours respecté les règles, même s'il ne l'a pas toujours fait volontairement. Il a fallu parfois le contraindre. C'est ce que nous lui demandons : respecter les lignes rouges", assène-t-il.

Bavarois, membre de la CSU (Union chrétienne sociale), député européen depuis 2004, président depuis 2014 du groupe du PPE, première force politique dans l'hémicycle, Manfred Weber est à 45 ans l'homme fort du Parlement européen.

Il avait forcé la main à Angela Merkel en 2014 pour imposer l'ancien Premier ministre chrétien-social luxembourgeois Jean-Claude Juncker (PPE) à la présidence de la Commission européenne, et se veut intransigeant sur le respect des règles européennes.

- Contre les populistes -

Le Parlement européen est appelé à se prononcer la semaine prochaine sur la promotion très controversée du chef de cabinet de Jean-Claude Juncker, l'Allemand Martin Selmayr, au poste de secrétaire général de la Commission, la fonction la plus élevée dans l'administration de l'institution.

Une enquête est menée au sein du Parlement pour contrôler que les règles internes pour faire carrière au sein de la Commission ont été respectées pour cette promotion. "Pour l'instant, nous n'avons pas la preuve qu'elles n'ont pas été respectées", explique-t-il à l'AFP.

Certains députés européens demandent la révocation de Martin Selmayr. Manfred Weber n'a pas souhaité s'exprimer sur cette option. "L'enquête est toujours en cours", insiste-t-il.

Mais il reconnait que l'affaire fait le jeu des populistes et des eurosceptiques et appelle à ne pas les laisser s'en saisir.

"J'en ai marre des débats pour savoir si l'Europe est bonne ou non. Les Britanniques vont le découvrir en quittant l'Union. Nous ne devons pas faire l'erreur de donner de l'espace aux populistes avec des débats pour ou contre l'Europe. Nous devons nous concentrer sur les projets, leur contenu", souligne-t-il.

"Je me sens proche de Macron parce qu'il a beaucoup de projets pour l'Europe et c'est de cela dont nous avons besoin", explique-t-il par ailleurs. Manfred Weber voit beaucoup de qualités chez le chef de l'Etat français, qui s'adressera au Parlement européen la semaine prochaine à Strasbourg : "tous ceux qui croient dans le projet européen sont contents de son élection", assure-t-il.

"D'un autre côté, tout ce qu'il propose n'est pas bien accueilli par mon groupe. Il en va de même pour la relation franco-allemande. Il y a un engagement commun, mais cela n'exclut pas des discussions sur le fond", prévient-il.

"Le fait de n'être affilié à aucune famille politique européenne est un handicap dans le processus de décision", selon lui. "La meilleure chose que Macron puisse faire pour le moment est de mener les réformes nécessaires en France".

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