Indonésie : à Petobo, le sol s'est liquéfié

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Par Harry PEARL - Petobo (Indonesia) (AFP)
Publié le 01 octobre 2018 - 17:20
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Un homme observe les dégâts après un séisme suivi d'un tsunami meurtriers sur l'île indonésienne des Célèbes, à Petobo près de Palu le 1er octobre 2018
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© Bay ISMOYO / AFP
Un homme observe les dégâts après un séisme suivi d'un tsunami meurtriers sur l'île indonésienne des Célèbes, à Petobo près de Palu le 1er octobre 2018
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Le séisme et le tsunami meurtriers de vendredi ont dévasté de nombreuses localités sur l'île des Célèbes en Indonésie. Mais c'est peut-être à Petobo que le tremblement de terre a le plus durement frappé: le sol s'est littéralement liquéfié.

Depuis quatre jours, des équipes de sauvetage se sont employées à se frayer un chemin jusqu'à ce village au sud de la ville de Palu, sur la côte ouest. Avec des routes zébrées de fissures, mesurant parfois plusieurs mètres de large, l'accès s'est révélé très compliqué.

Sur place, les ravages provoqués par le séisme d'une magnitude de 7,5 sont effrayants. Des maisons, des écoles et des routes ont été balayées, laissant place à d'énormes crevasses.

Partout, un mélange de toits tordus, de lignes électriques affaissées et de gravats. Des décombres à perte de vue.

Le tsunami n'est pas arrivé jusqu'ici, Petobo est situé trop à l'intérieur des terres. Mais c'est la terre elle-même qui s'est liquéfiée sous l'impact terrifiant de la secousse.

Ce phénomène de liquéfaction, bien connu en sismologie, a souvent été observé par les spécialistes.

Les tremblements de terre frappent parfois le sol avec une telle force qu'il en perd sa cohésion et se met à couler, comme un liquide.

Le terrain est monté par endroits de plusieurs mètres, avalant les maisons et renversant les voitures.

- "Ma maison a glissé" -

Muzair, 34 ans, a tenté de sauver ce qu'il pouvait dans sa maison quand elle a été balayée. Puis il s'est accroché à une pièce de bois pour se laisser emporter par le séisme. Cinq membres de sa famille restent disparus.

"Ma maison a glissé de plusieurs mètres depuis là haut jusqu'à ici plus bas", explique-t-il à l'AFP en montrant du doigt des bâtiments effondrés derrière lui. "Les maisons de mes voisins se sont empilées les unes sur les autres".

Il décrit une première secousse qui a fissuré la terre. Puis une deuxième a fait tournoyer le sol. Plus de 170 répliques ont suivi.

"Le sol remuait et puis soudain montait", raconte-t-il. "La terre est en fait tout simplement remontée et a enterré les maisons".

"Une maison s'est retrouvée au dessus, tandis que les autres partaient bien plus bas".

Ailleurs, l'eau sortie des profondes crevasses dans le sol a tout inondé. "Je n'ai pas vu mon ami depuis le tremblement de terre", confie un autre homme. Il erre à travers les ruines, désespérément en quête de signes d'éventuels survivants.

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