Italie : Berlusconi visé par une enquête sur des crimes mafieux
Le parquet de Florence, en Toscane, a ouvert une nouvelle enquête sur Silvio Berlusconi, soupçonné d'être impliqué dans des crimes commis par la mafia au début des années 1990, a confirmé mardi l'avocat de l'ex-chef du gouvernement.
Selon plusieurs médias italiens, cette enquête a été ouverte à la suite d'écoutes réalisées par la police en 2016 dans une prison abritant un boss mafieux, Giuseppe Graviano, qui parlait avec un autre détenu et semble impliquer M. Berlusconi dans des attentats.
En 1993, trois attentats à Florence (5 morts), Rome (pas de victime) et Milan (5 morts) avaient été attribués à la volonté de la mafia de déstabiliser le gouvernement après l'arrestation du boss Toto Riina et le renforcement de la législation antimafia.
Les commanditaires de ces attentats n'ont jamais été identifiés. Mais les noms de Silvio Berlusconi et de son ex-collaborateur et ami, Marcello Dell'Utri, avaient déjà été cités dans deux enquêtes différentes à Florence sur ces attentats, toutes les deux classées sans suite, pour la dernière en 2011.
M. Berlusconi et M. Dell'Utri ont été impliqués dans plusieurs procès sur leurs liens présumés avec la mafia. M. Dell'Utri, ex-sénateur et cofondateur du parti Forza Italia avec le magnat des médias, a été condamné en 2014 à 7 ans de prison pour complicité avec la mafia.
A 80 ans, M. Berlusconi, qui sera en campagne mercredi en Sicile pour les régionales de dimanche et compte mener son parti aux législatives de début 2018, n'a pour sa part jamais été condamné dans une affaire liée à la mafia.
Dans ses attendus contre M. Dell'Utri en 2013, la cour d'appel de Palerme avait cependant accusé l'ex-sénateur d'avoir servi de "médiateur dans le pacte entre Silvio Berlusconi et la mafia" en vertu duquel cette dernière aurait assuré, contre paiements, la protection de l'ex-Cavaliere entre 1974 et 1992.
Vittorio Mangano, un boss mafieux décédé en 2000, était chargé des écuries de M. Berlusconi dans sa villa d'Arcore, près de Milan (nord), au milieu des années 1970.
"Comme toujours depuis plus de 20 ans, à la veille d'une échéance électorale (en Sicile) et à quelques mois des législatives (...), la nouvelle d'une enquête contre M. Berlusconi a été largement publiée", a réagi Me Niccolo Ghedini, avocat de longue date de M. Berlusconi.
Comme les précédentes, cette "énième enquête ne pourra qu'être classée rapidement sans suite", a-t-il assuré.
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