JO-2016 : le président du Comité olympique brésilien Carlos Nuzman arrêté pour corruption

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Par AFP
Publié le 05 octobre 2017 - 15:03
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Le patron du mouvement olympique brésilien, Carlos Arthur Nuzman dans les locaux de la police fédéra
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© Apu Gomes / AFP/Archives
Le patron du mouvement olympique brésilien, Carlos Arthur Nuzman dans les locaux de la police fédérale à Rio, le 5 septembre 2017
© Apu Gomes / AFP/Archives

Un mois après les premières perquisitions le concernant, Carlos Nuzman, président du comité d'organisation des Jeux de Rio, a été arrêté jeudi au Brésil, soupçonné d'avoir participé à un réseau international d'achats de voix ayant permis à la ville de décrocher les JO-2016.

Nuzman, 75 ans, également président du Comité olympique brésilien, est accusé de "corruption, blanchiment d'argent et participation à une organisation criminelle", selon le communiqué publié par la police fédérale, qui devait donner une conférence de presse à 14H00 GMT.

L'arrestation du "Monsieur JO du Brésil" jette la lumière sur un réseau international de corruption qui aurait permis à la cité carioca d'obtenir les premiers JO d'Amérique du Sud, salués par le CIO comme un succès sur le plan sportif et en termes d'organisation.

Elle s'ajoute à une interminable liste de scandales à ramifications internationales entachant l'image du Brésil.

Rio avait décroché les JO lors d'un vote des membres du CIO, le 2 octobre 2009 à Copenhague, au détriment de Chicago, Madrid et Tokyo.

Jeudi, une vingtaine de policiers ont procédé aux premières heures de la matinée, à Rio, à l'interpellation de M. Nuzman, ordonnée par un juge fédéral, dans le cadre de la deuxième phase de l'opération "Unfair play" ("jeu déloyal").

- Le CIO 'prend note' -

La police a également arrêté le directeur général des opérations du comité d'organisation des JO, Leonardo Gryner, selon un photographe de l'AFP présent sur les lieux.

A Lausanne, le CIO a réagi sobrement à l'arrestation de M. Nuzman en indiquant simplement en "prendre note".

"Le président de la commission d'éthique du CIO (l'ancien secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon, ndlr) a demandé aux autorités brésiliennes des informations complètes afin de poursuivre l'enquête du CIO et a offert la coopération entière du CIO", a indiqué un porte-parole.

Le CIO ajoute qu'il ne fera aucun commentaire sur cette affaire avant la recommandation de la Commission d'éthique et réitère la prévalence de la "présomption d'innocence".

Les soupçons de corruption pesant sur l'octroi des JO de Rio avaient obscurci la réunion du CIO à Lima début septembre, consacrée à l'annonce de l'attribution des JO de 2024 et 2028 à Paris et Los Angeles.

La commission d'éthique du CIO avait "demandé à ses avocats brésiliens de prendre contact avec les autorités judiciaires brésiliennes" pour obtenir des informations sur cette affaire.

- 'Élément central' -

Le 5 septembre, pour la première phase de "Unfair play", Carlos Nuzman avait été interrogé durant plusieurs heures par la police fédérale qui le soupçonne d'avoir été "l'élément central" d'un réseau présumé de corruption ayant permis à la "ville merveilleuse" d'obtenir les jeux Olympiques.

Son avocat avait alors assuré qu"il n'y avait "aucune preuve de rien" et que son client restait "serein" et "affirmait n'avoir d'aucune manière agi de façon irrégulière".

La résidence de Nuzman, située dans le quartier chic de Leblon, avait été perquisitionnée, de même que le siège du Comité olympique brésilien et de nombreuses entreprises cariocas. Son passeport avait été confisqué.

A cette opération participaient des représentants français de la police et de la justice, dont le célèbre juge anticorruption Renaud Van Ruymbeke.

Simultanément, les autorités françaises avaient passé au crible le domicile d'un intermédiaire brésilien installé en France, dans le cadre d'une enquête ouverte en 2015 en France sur les soupçons de corruption dans les élections de Rio-2016 et de Tokyo-2020.

La justice brésilienne soupçonne l'ex-gouverneur de Rio, Sergio Cabral -- qui purge actuellement une peine de 14 ans de prison pour corruption passive et blanchiment d'argent -- d'avoir été le cerveau de cette opération qui aurait eu pour objet le versement de pots-de-vin pour un montant de deux millions de dollars au Sénégalais Papa Massata Diack, fils de l'ancien président de la Fédération internationale d'athlétisme et ex-membre du CIO, Lamine Diack.

Papa Massata Diack, qui aurait reçu 1,5 million de dollars de pots-de-vin de l'homme d'affaires brésilien Arthur Soares, connu sous le nom de "roi Arthur", les aurait ensuite redistribués en échange de voix.

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