Kaboul : un attentat, revendiqué par l'EI, fait au moins 13 morts

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Par Emal HAIDARY, Usman SHARIFI - Kaboul (AFP)
Publié le 11 juin 2018 - 14:51
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Carte de Kaboul localisant le ministère où un kamikaze s'est fait exploser lundi
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© Jean Michel CORNU / AFP
Carte de Kaboul localisant le ministère où un kamikaze s'est fait exploser lundi
© Jean Michel CORNU / AFP

Au moins treize personnes sont mortes et 31 blessées lundi à Kaboul dans un attentat suicide revendiqué par l'organisation Etat islamique (EI), devant l'entrée d'un ministère où étaient rassemblés des employés qui s'apprêtaient à rentrer tôt chez eux à cause du ramadan.

L'EI a revendiqué l'attentat via Amaq, son agence de propagande, à la veille de l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu unilatéral proclamé par l'Etat afghan, qui ne concerne que les talibans.

"Un kamikaze a fait détonner son gilet explosif à l'entrée du ministère... tuant et blessant plusieurs employés du ministère" de la Réhabilitation rurale et du Développement, a déclaré le porte-parole de la police, Hashmat Stanikzai.

Le bâtiment se vidait vers 13H00 (8H30 GMT) du fait d'horaires aménagés pour le ramadan et des employés étaient rassemblés devant le bâtiment, dans l'attente de bus, quand l'explosion est survenue, a raconté à l'AFP le porte-parole de ce ministère, Faridoon Azhand. "Malheureusement, nous avons perdu des collègues", a-t-il ajouté.

Il a fait état de 13 morts et 31 blessés, bilan confirmé par un médecin de l'hôpital où sont soignées de nombreuses victimes de l'attaque.

"Une explosion s'est produite à la grille de sortie du ministère", a déclaré à l'AFP Daud Naimi, le directeur du département de communication du ministère de la Réhabilitation rurale et du Développement.

"J'étais dans mon bureau quand j'ai entendu une grosse explosion", a indiqué un autre employé du ministère à l'AFP. "La plupart de mes collègues s'en allaient. Je suis inquiet pour eux".

L'attaque survient à la veille d'un cessez-le feu d'une semaine annoncé par l'Etat afghan en amont de la fin du ramadan (Aïd-el-Fitr), attendue vendredi.

Il doit commencer, avait précisé jeudi le président Ashraf Ghani, le "27e jour du ramadan (mardi) et se poursuivra jusqu'au cinquième jour de l'Aïd-el-Fitr", qui devrait commencer en fin de semaine prochaine, ce qui signifierait qu'il pourrait s'étendre du 12 au 19 juin.

- Cessez-le-feu -

Ce cessez-le-feu, unilatéral, ne concerne que les talibans, avait-il précisé.

Les talibans ont de leur côté décrété une cessation des combats "les trois premiers jours de l'Aïd".

C'est la première fois depuis qu'une coalition internationale menée par les Etats-Unis les a chassés du pouvoir en octobre 2001 que les insurgés décident d'un cessez-le-feu.

Les deux parties ont toutefois promis de riposter si elles étaient attaquées.

Les talibans ont prévenu que l'interruption des combats ne s'étendait pas pour leurs hommes aux forces de l'Otan, sous commandement américain, en Afghanistan. Washington comme Kaboul ont fait savoir qu'ils continueraient à se battre contre le groupe Etat islamique.

La crainte est aussi réelle que le réseau Haqqani, lié aux talibans mais que des responsables afghans et occidentaux soupçonnent d'aider l'EI pour certains attentats, lance des attaques au nom du groupe rival.

Selon la mission de l'ONU en Afghanistan (Manua), qui décompte depuis 2009 les victimes civiles, la capitale est devenue depuis 2017 le lieu le plus dangereux du pays pour les civils en raison de la multiplication des attentats revendiqués par les talibans ou l'EI.

Les deux dernières attaques d'ampleur à Kaboul - un attentat suicide contre une rassemblement de religieux qui venaient de proclamer une fatwa contre le terrorisme et un assaut manqué contre le ministère de l'Intérieur- avaient déjà été revendiquées par l'Etat islamique.

A Jalalabad (Est), un kamikaze a actionné sa charge lundi devant le département d'éducation, poussant des employés terrifier à sauter par les fenêtres du bâtiment.

Des échanges de tirs nourris ont ensuite opposé ses complices aux forces de sécurité, a expliqué le porte-parole du gouvernement provincial du Nangarhar, Attaullah Khogyani. Au moins dix personnes ont été blessées, selon le directeur des services de santé de Jalalabad, Najibullah Kamawal.

Une explosion dans une maison de Kaboul a également fait un mort et trois blessés, a déclaré lundi le porte-parole de la police, révélant que les trois blessés avaient été placés en détention après que la police eut retrouvé des explosifs, notamment des vestes, dans la résidence, vraisemblablement utilisée pour planifier des attaques dans la capitale.

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