Kirghizstan : l'adversaire du vainqueur de la présidentielle appelle au calme

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Par AFP
Publié le 16 octobre 2017 - 16:19
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Le principal adversaire du vainqueur de l'élection présidentielle au Kirghizstan a appelé lundi ses partisans au calme au lendemain d'un scrutin devant ouvrir la voie à la première transition pacifique depuis l'indépendance de ce pays d'Asie centrale.

Déjouant les sondages qui prévoyaient un second tour, l'ex-Premier ministre Sooronbaï Jeenbekov, soutenu par le président sortant, a été élu dimanche avec plus de 54% des voix contre 33% pour Omourbek Babanov, également ex-Premier ministre et l'un des hommes les plus riches du pays.

Dimanche, un porte-parole de M. Babanov avait assuré à l'AFP que son équipe menait un "décompte parallèle" des bulletins, faisant craindre des troubles dans cette ex-république soviétique au faible niveau de vie. Mais l'oligarque a semblé lundi reconnaître sa défaite.

"Je voudrais demander aux électeurs de ne pas répondre aux provocations", a déclaré Omourbek Babanov.

"Je remercie les électeurs, toutes les personnes qui souhaitaient un changement", a ajouté M. Babanov, ajoutant que "le temps nous montrera qui a raison et qui a tort".

Premier ministre d'avril 2016 à août 2017, Sooronbaï Jeenbekov, 58 ans, s'est présenté comme le candidat de la stabilité, prolongeant la ligne politique d'Almazbek Atambaïev, dont il est très proche.

Cette élection devrait voir la première passation de pouvoir pacifique entre deux présidents élus dans ce pays pauvre, considéré comme le plus démocratique d'Asie centrale, région où le règne à vie de présidents autoritaires est souvent la règle.

Le pays a été cependant secoué par plusieurs épisodes de violences ethniques et deux révolutions en 25 ans d'indépendance, qui ont vu la chute du chef de l'Etat en place en 2005 puis en 2010, avant l'élection d'Almazbek Atambaïev en 2011.

Selon l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), qui a déployé une mission d'observation sur place, l'élection présidentielle a été "techniquement bien organisée" avec un "large choix pour les électeurs".

Mais "la mauvaise gestion des fonds publics, des pressions sur les électeurs et des achats de vote continuent à préoccuper" l'OSCE, a indiqué l'un des représentants de cette mission, Azaï Gouliev, lors d'une conférence de presse lundi.

"Il existe également des inquiétudes concernant la neutralité de la Commission électorale centrale (CEC)", a-t-il ajouté.

Le scrutin a réuni environ trois millions d'électeurs avec un taux de participation de 56%, selon la CEC. La majorité des centaines de milliers de Kirghizes travaillant en Russie, souvent en situation irrégulière, n'a cependant pas pu prendre part au vote, faute de s'être enregistré auprès de leur ambassade.

- Félicitations de Poutine -

Considéré comme un des hommes les plus riches du pays et ex-Premier ministre du président sortant Almazbek Atambaïev, Omourbek Babanov, 47 ans, s'était dit dimanche "totalement confiant" dans sa victoire, tout en accusant les services de sécurité de "préparer des provocations" pour influencer le résultat du scrutin.

De son côté, Sooronbaï Jeenbekov, soutenu par Almazbek Atambaïev, a "remercié" dimanche soir ses opposants d'avoir "rendu cette élection compétitive".

Dans un télégramme, le président russe Vladimir Poutine a félicité Sooronbaï Jeenbekov, poulain de l'ex-président, qui a oeuvré au rapprochement de Bichkek et Moscou.

Sous la présidence d'Almazbek Atambaïev, le Kirghizstan a intégré l'Union économique eurasiatique, la zone de libre échange créée par Moscou, tout en cherchant auprès de la Chine un soutien économique vital pour son développement. Le mandat de M. Atambaïev a été épargné par la violence, mais n'a pas été exempt de mesures répressives et de tensions à l'approche de l'élection.

Le scrutin s'est déroulé majoritairement dans le calme, bien qu'émaillé par l'annonce de l'arrestation d'un ancien député que les services de sécurité accusent d'avoir voulu provoquer des troubles après l'annonce des résultats.

La crainte d'incidents a également dissuadé certains électeurs d'aller voter. Les divisions régionales et ethniques ont aussi joué un rôle clé dans le scrutin: le vote la minorité ouzbèke, particulièrement visée lors des violences ethniques de 2010, était ainsi crucial.

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