Le président sud-coréen évoque l'idée d'un sommet avec le Nord

Auteur:
 
Par Hwang Sunghee - Séoul (AFP)
Publié le 10 janvier 2018 - 02:28
Image
France-Soir
Crédits
©DR
Municipale 2014
©DR

Le président sud-coréen Moon Jae-In s'est montré ouvert mercredi à l'idée d'un sommet avec le Nord, au lendemain de discussions rares entre les deux camps, la communauté internationale saluant la décision de Pyongyang de participer aux jeux Olympiques.

Après deux années de montée des tensions sur la péninsule, en raison de l'accélération des programmes nucléaire et balistique de Pyongyang, la situation s'est brusquement apaisée depuis le Nouvel An.

Des représentants des deux camps se sont rencontrés mardi pour la première fois depuis décembre 2015 lors d'une réunion au cours de laquelle la Corée du Nord -qui avait boycotté en 1988 les jeux de Séoul- a accepté d'envoyer au Sud en février une délégation pour les JO d'hiver de Pyeongchang (9 au 25 février).

Et le président sud-coréen Moon, qui avait été élu en mai en prônant un dialogue, a de nouveau défendu l'option diplomatique pour régler l'un des dossiers les plus épineux du globe.

"Ce n'est que le début", a déclaré mercredi lors d'une conférence de presse le président. "Hier, c'était la première étape et je crois que c'est un bon début."

"Amener la Corée du Nord à des discussions sur la dénucléarisation sera la prochaine étape."

Le chef de l'Etat s'est dit prêt "n'importe quand" à un sommet avec la Corée du Nord, mais "dans les bonnes conditions"

"Ce ne sera pas une rencontre pour le principe", a-t-il dit. "Pour qu'un sommet ait lieu, il faut que les bonnes conditions soient réunies et que certains résultats soient garantis".

- 'Pom-pom girls' -

Le Nord et le Sud sont aujourd'hui encore toujours techniquement en guerre, le conflit fratricide de 1950-1953 ayant été stoppé par un armistice, non par un accord de paix. Seuls deux sommets ont depuis lors eu lieu entre leurs plus hauts dirigeants, en 2000 et en 2007.

Les Etats-Unis demandent de leur côté comme condition à leur participation à des discussions que Pyongyang cesse les essais nucléaires. La Corée du Nord en a réalisé trois en deux ans.

"Nous n'avons aucune différence d'opinion avec les Etats-Unis", a assuré M. Moon, qui a cependant rappelé que les sanctions avaient pour but de pousser le Nord à la négociation.

"Des sanctions et des pressions plus fortes pourraient aggraver encore les tensions et provoquer des conflits armés accidentels", a-t-il averti. "Mais heureusement, la Corée du Nord est venue dialoguer avant que les tensions ne s'aggravent encore."

Il a précisé que Séoul n'envisageait pas pour l'instant d'assouplir ses mesures unilatérales contre le Nord.

Le président sud-coréen a dans le même temps réaffirmé que la dénucléarisation de la péninsule était "la voie vers la paix et notre objectif", alors que Pyongyang affirme être désormais en mesure de menacer l'ensemble du territoire continental américain avec ses armes nucléaires.

Dans un communiqué commun, le Nord et le Sud avaient annoncé à l'issue des discussions de mardi que Pyongyang allait "envoyer une délégation du Comité olympique national, des athlètes, des pom-pom girls, un groupe d'artistes, une équipe de démonstration de Taekwondo et un service de presse" à Pyeongchang.

- 'Pas en avant' -

Ces annonces "marquent un grand pas en avant dans l'esprit olympique", s'est félicité depuis Lausanne Thomas Bach, président du Comité international olympique, dans un communiqué.

Les Etats-Unis ont salué les pourparlers entre les deux Corées, même si le département d'Etat a précisé qu'il serait vigilant sur le respect des sanctions "imposées par le Conseil de sécurité de l'ONU".

"La participation nord-coréenne est une opportunité pour le régime de voir l'intérêt de la fin de l'isolement international en procédant à la dénucléarisation", a pour sa part déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders.

Séoul et Pyongyang ont par ailleurs convenu "d'abaisser la tension militaire actuelle et de tenir des discussions militaires sur la question".

Les deux camps ont aussi décidé de rétablir une liaison téléphonique militaire coupée en février 2016, afin d'améliorer la communication entre les deux pays toujours techniquement en guerre.

La Chine -principal soutien économique et diplomatique de Pyongyang- et la Russie, qui a également de bonnes relations avec le Nord, ont salué ces discussions à Panmunjom, village frontalier où fut signé le cessez-le-feu.

Mercredi, le porte-parole du gouvernement japonais, Yoshihide Suga, a indiqué que Tokyo se félicitait de la volonté nord-coréenne de participer aux JO.

"Mais il n'y a aucun changement dans notre politique consistant à exercer la pression maximale sur la Corée du Nord jusqu'à ce qu'elle change de politique", a-t-il dit.

Les pourparlers font suite à la main tendue le jour de l'An par M. Kim en vue des JO. La semaine dernière, la liaison téléphonique civile avait été rétablie après presque deux ans de silence.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.