La mobilisation palestinienne fait quatre nouveaux morts à Gaza

Auteur:
 
Par Adel ZAANOUN - Gaza (Territoires palestiniens) (AFP)
Publié le 20 avril 2018 - 14:40
Mis à jour le 21 avril 2018 - 00:46
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Un groupe de Palestiniens lancent des pierres en direction des soldats israéliens pour le quatrième vendredi consécutif d'une mobilisation de masse dans la bande de Gaza, le 20 avril 2018
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© MOHAMMED ABED / AFP
Un groupe de Palestiniens lancent des pierres en direction des soldats israéliens pour le quatrième vendredi consécutif d'une mobilisation de masse dans la bande de Gaza, le 20 avr
© MOHAMMED ABED / AFP

Des milliers de Palestiniens ont manifesté dans la bande de Gaza le long de la frontière israélienne pour le quatrième vendredi consécutif d'une mobilisation de masse qui a fait quatre nouveaux morts.

Un adolescent de 15 ans et deux hommes de 24 et 25 ans ont été mortellement atteints par des balles israéliennes dans le nord de l'enclave, ont annoncé les secours gazaouis.

Un quatrième Palestinien, âgé de 29 ans, a été tué dans le sud de la bande de Gaza, a-t-on ajouté de même source.

L'envoyé spécial de l'ONU pour le Moyen-Orient Nickolay Mladenov a écrit sut Twitter vendredi soir : "Il est scandaleux de tirer sur des enfants (...) les enfants doivent être protégés de la violence, pas y être exposés".

Il a appelé à ce que la mort de l'adolescent palestinien fasse l'objet d'une enquête.

Trente-huit Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens depuis le début, le 30 mars, du mouvement appelé la "marche du retour". Des centaines ont été blessés, dont encore plus de 440 vendredi, par balle ou par inhalation de gaz, selon les secours.

Des dizaines de milliers de Palestiniens de la bande de Gaza, territoire coincé entre Israël, l'Egypte et la Méditerranée, se sont rassemblés depuis le 30 mars auprès de la frontière, revendiquant le droit des Palestiniens à retourner sur les terres dont ils ont été chassés ou qu'ils ont fuies à la création d'Israël en 1948.

Il s'agit aussi de dénoncer le blocus imposé depuis plus de dix ans par Israël pour contenir le mouvement islamiste Hamas qui dirige le territoire et auquel il a livré trois guerres depuis 2008.

La mobilisation semblait moindre ce vendredi que les précédents. Mais elle pourrait culminer autour de la mi-mai, quand les Palestiniens commémoreront la "catastrophe" qu'a représentée pour eux la création d'Israël et quand les Etats-Unis transféreront leur ambassade en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem.

Les Palestiniens voient dans ce transfert la négation de leur revendication sur Jérusalem-Est, annexée par Israël.

Si la plupart des Palestiniens se tiennent à quelques centaines de mètres de la barrière de sécurité lourdement gardée par l'armée israélienne, vendredi encore des centaines d'entre eux sont allés défier la mort en se rapprochant pour jeter des pierres et des engins incendiaires sur les soldats, faire rouler des pneus enflammés dans leur direction ou tenter de franchir la ligne de barbelés déroulés à l'intérieur de l'enclave en amont de la barrière.

L'armée dit n'ouvrir le feu que lorsque c'est nécessaire, pour protéger ses soldats ou la barrière. Aucun blessé n'a été signalé dans ses rangs.

- Tract de dissuasion -

Les groupes palestiniens qui soutiennent la mobilisation, à commencer par le Hamas, n'ont pas sorti les armes. Les lanceurs de pierres sont tenus à distance avant de représenter une menace pour les soldats.

L'armée israélienne est en butte aux accusations d'usage excessif de la force. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres et l'Union européenne ont réclamé une enquête indépendante.

Les Palestiniens ont commencé à recourir à un nouveau moyen de fortune en faisant voler des cerfs-volants, dont certains transportant des engins incendiaires, voire des dispositifs explosifs selon l'armée israélienne. Plusieurs sont retombés en territoire israélien, sans faire de victimes.

Israël accuse le Hamas, l'un de ses grands ennemis, de manipuler les Gazaouis. Avant le 30 mars, certains de ses soldats ont été blessés près de la barrière par l'explosion d'engins qui auraient été dissimulés là à la faveur de manifestations.

Vendredi matin, avant l'action de protestation, les moyens aériens israéliens ont disséminé au-dessus de l'enclave des tracts appelant les Palestiniens à ne pas prendre part aux violences.

"L'organisation terroriste du Hamas profite de vous pour mener des attaques terroristes", était-il écrit sur le tract. "Tenez-vous à l'écart de la barrière et n'essayez pas de l'endommager", l'armée agira à la moindre atteinte portée à cette installation, pouvait-on encore y lire.

az-mab-lal-dms/bds

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