L'accord sur la "Macédoine du Nord" divise les Grecs

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Par AFP - Athènes
Publié le 13 juin 2018 - 12:50
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Un drapeau grec sur lequel est inscrit "Macédoine" est brandi lors d'une manifestation devant le parlement grec à Athènes en début d'année.
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© Louisa GOULIAMAKI / AFP/Archives
Un drapeau grec sur lequel est inscrit "Macédoine" est brandi lores d'une manifestation devant le parlement grec à Athènes en début d'année.
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L'accord sur le nom de la Macédoine divisait les Grecs mercredi, certains saluant la fin d'une querelle de près de 27 ans entre Athènes et Skopje, d'autres dénonçant une "capitulation".

Au terme d'un marathon diplomatique entamé l'an dernier et qui a été conclu lundi et mardi lors de deux entretiens téléphoniques, les Premiers ministres Alexis Tsipras et Zoran Zaev ont annoncé l'accord au centre duquel se trouve le nouveau nom: "République de Macédoine du Nord".

"Cet accord mutuellement bénéficiaire crée un environnement sûr à notre frontière nord. La Grèce en a besoin en raison des tensions avec la Turquie", se félicite Vassiliki Georgiadou, politologue à l'université d'Athènes Panteion dans le quotidien Ta Nea.

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras voit dans cet accord "une grande victoire diplomatique et une grande opportunité historique" pour développer "l'amitié, la coopération et le co-développement" de la région. Son homologue macédonien Zoran Zaev, se félicite lui d'une "solution historique".

Mais les dirigeants des deux pays essuient également une pluie de critiques pour ce compromis.

"Un mauvais accord", a dénoncé le chef de l'opposition grecque, le conservateur Kyriakos Mitsotakis. "L'acceptation de la langue et de la nationalité macédoniennes constitue une capitulation nationale inacceptable", selon lui.

Selon ses détracteurs, Tsipras, qui ne dispose que d'une maigre majorité au parlement, n'a pas la légitimité pour faire appliquer l'accord. Son partenaire au sein de la coalition, le dirigeant nationaliste Panos Kammenos, refuse de le soutenir.

"Ce n'est pas une solution, c'est une défaite nationale", a de son côté estimé Apostolos Tzitzikostas, l'un des trois gouverneurs de la province grecque de Macédoine.

Depuis l'indépendance de l'ancienne République yougoslave en 1991, la Grèce ne tolérait pas que son voisin prenne le nom de sa province septentrionale et s'arroge la splendeur et les hauts faits des deux grands rois de Macédoine antique, Philippe II et son fils Alexandre le Grand.

Avec cet accord, Skopje espère fixer fin juin une date pour entamer les négociations d'adhésion à l'Union européenne, et attend par ailleurs mi-juillet une invitation à rejoindre l'Otan. Jusqu'ici, la Grèce bloquait son adhésion à ces deux organisations.

L'accord n'est cependant pas encore définitif. Il doit avant cela être ratifié par le Parlement macédonien, puis soumis à un référendum à l'automne, puis ratifié par le Parlement grec.

"Trois obstacles", résume le journal grec Ethnos. Pour le quotidien Kathimerini, cet "un accord avec des vides et des questions".

"Cela ressemble à un accord préliminaire, il y a de nombreuses phases de mise en oeuvre, nous devrions donc contenir nos attentes", juge Constantinos Filis, directeur de recherche à l'Institut des relations internationales d'Athènes, interrogé sur SKAI TV.

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