L'art du pizzaïlo napolitain entre au patrimoine immatériel de l'Humanité

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Par AFP
Publié le 07 décembre 2017 - 09:41
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Une pizza préparée dans le musée Capodimonte de Naples, qui abrite le premier four où a été cuite un
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Une pizza préparée dans le musée Capodimonte de Naples, qui abrite le premier four où a été cuite une pizza Margherita, le 6 décembre 2017
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L'art du pizzaïolo napolitain faisant valser la pâte dans les airs a fait une entrée enviée jeudi au patrimoine immatériel de l'Humanité de l'Unesco aux côtés d'autres trésors culturels comme la décoration murale traditionnelle saoudienne exécutée par les femmes.

Cette pratique culinaire qui se transmet de génération en génération dans le sud de l'Italie a été reconnue par le comité ad hoc de l'Unesco. Celui-ci était réuni sur l'île sud-coréenne de Jeju pour examiner 34 demandes d'inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel de l'Humanité.

Cette inscription est symbolique mais confère une certaine visibilité et les efforts des thuriféraires de l'art de la pizza napolitaine ont payé.

Deux millions de personnes avaient signé une "pétition mondiale" pour en soutenir l'inscription, selon Sergio Miccù, président de l'association des pizzaioli napolitains.

Sans doute avaient-elles été encouragées par la générosité de l'intéressé. "Nous allons distribuer de la pizza gratuite dans les rues", avait dit Sergio Miccù auparavant à l'AFP.

Au-delà d'une habilité gestuelle spectaculaire, il s'agit d'un "savoir-faire culinaire" qui associe "chansons, sourires, technique, spectacle" et remonte au XVIe siècle, soulignait le dossier de candidature italien.

Quand les premières pizzas sont apparues à Naples, il s'agissait de pains plats conçus avant tout comme une manière rapide et bon marché de nourrir les foules, selon l'historien Antonio Mattozzi. La tradition s'est développée et les premières pizzerias sont apparues à la fin du XVIIIe siècle. Mais il a fallu encore près d'un siècle pour qu'elles essaiment hors de Naples.

"Victoire!", a réagi sur Twitter Maurizio Martina, le ministre italien de l'Agriculture. "Un nouveau pas pour la protection de l'héritage gastronomique et viticole de l'Italie".

- le 'produit le plus consommé' -

Alfonso Pecoraro Scano, ancien ministre de l'Agriculture présent à Jeju à l'initiative de la pétition, a ajouté sur le réseau social: "Longue vie à l'art du pizzaïolo napolitain, symbole du produit le plus vendu et consommé sur la planète, la pizza".

La liste créée en 2003 comptait déjà 365 entrées rassemblant traditions, diverses formes d'art ou des célébrations, comme le flamenco espagnol ou le batik indonésien, ou des traditions plus obscures comme le rituel de Mongolie pour amadouer les chamelles ou le festival de lutte à l’huile de Kırkpınar, en Turquie.

Elle s'agrémente désormais de l'Al-Qatt Al-Asiri, forme d'art spontané traditionnelle de la région pratiquée dans la région saoudienne de l'Asir par les femmes qui décorent les murs.

Le Bangladesh et son shital pati, fabrication traditionnelle de nattes tissées avec des bandes de jonc, est aussi reconnu.

Idem pour le kok-boru, jeu équestre traditionnel du Kirghizistan, dans lequel deux équipes de cavaliers tentent de déposer une carcasse de chèvre dans le but de l’adversaire. Aujourd'hui, la carcasse est plutôt remplacée par un moulage, selon l'Unesco.

Des traditions culturelles immatérielles menacées de disparition ont elles été inscrites sur une liste de sauvegarde d'urgence, qui permet aux Etats "de mobiliser la coopération et l'assistance internationales nécessaires" pour les protéger.

Le langage sifflé de Turquie, un mode de communication malmené par les évolutions technologiques et socio-économiques, en fait ainsi partie de même que le Taskiwin marocain, danse martiale du Haut-Atlas occidental qui consiste pour ses pratiquants à faire vibrer leurs épaules au rythme des tambourins et des flutes.

Selon l'Unesco, cette pratique est menacée en particulier par la mondialisation et le dénigrement croissant par la jeunesse des pratiques patrimoniales traditionnelles.

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