Le Conseil de sécurité "réclame" un cessez-le-feu immédiat en Syrie

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Par AFP - Nations unies
Publié le 24 février 2018 - 21:22
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L'ambassadeur de la Syrie à l'Onu, Bashar Jaafari, arrive avant un vote du Conseil de sécurité sur un cessez -le-feu humanitaire en Syrie, le 24 février 2018 à New York
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© Don EMMERT / AFP
L'ambassadeur de la Syrie à l'Onu, Bashar Jaafari, arrive avant un vote du Conseil de sécurité sur un cessez -le-feu humanitaire en Syrie, le 24 février 2018 à New York
© Don EMMERT / AFP

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté samedi à l'unanimité une résolution réclamant "sans délai" un cessez-le-feu humanitaire d'un mois en Syrie, après quinze jours d'atermoiements notamment de Moscou.

Le texte adopté, maintes fois amendé, "réclame que toutes les parties cessent les hostilités sans délai pour au moins trente jours consécutifs en Syrie pour une pause humanitaire durable".

L'objectif est "de permettre la livraison régulière d'aide humanitaire, de services et l'évacuation médicale des malades et blessés les plus graves".

L'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, a vivement critiqué la Russie et le retard que ce pays a mis pour se joindre à un consensus. "Nous répondons un peu tard", a-t-elle relevé, alors qu'une trêve "aurait pu sauver des vies depuis plusieurs jours". La diplomate a jugé que les changements apportés au texte depuis l'appel au vote de mercredi avaient été mineurs.

Son homologue russe, Vassily Nebenzia, a balayé les critiques américaines, se bornant à remercier les négociateurs, surtout koweïtien et suédois.

Comme Nikki Haley, plusieurs ambassadeurs ont réclamé que le cessez-le-feu soit "appliqué immédiatement".

L'adoption de la résolution "n'est qu'une toute petite étape", "une réponse minimale", et "le plus difficile reste à faire", a souligné le représentant français, François Delattre. Il faut utiliser la trêve "comme un levier" pour avoir un accord politique, a-t-il dit.

La résolution "n'est pas un accord de paix sur la Syrie, le texte est purement humanitaire", a souligné de son côté l'ambassadeur suédois Olof Skoog, co-signataire du texte avec son homologue koweïtien.

Dans la négociation, les Occidentaux ont refusé une demande russe pour que tout convoi humanitaire reçoive un feu vert de Damas.

- Exclusions à la trêve -

Des exclusions au cessez-le-feu pour les combats contre les groupes jihadistes Etat islamique et Al-Qaïda sont prévues. A la demande de Moscou, elles intègrent aussi "d'autres individus, groupes, entités, associés avec Al-Qaïda et l'EI, ainsi que d'autres groupes terroristes désignés par le Conseil de sécurité".

Ces exclusions peuvent donner lieu à des interprétations contradictoires, Damas qualifiant de "terroristes" les rebelles soutenus par l'Occident, ont noté des observateurs. Le respect du cessez-le-feu risque par conséquent d'être aléatoire.

A la suite d'une demande de garanties de la Russie, le Conseil a prévu de se réunir à nouveau sur ce sujet dans quinze jours pour voir si le cessez-le-feu était bien appliqué.

Par ailleurs, la résolution "appelle à la levée immédiate des sièges de zones habitées dont la Ghouta orientale, Yarmouk, Foua et Kefraya".

La mise au point d'un texte par le Conseil de sécurité s'est révélée laborieuse, Koweït et Suède cherchant à éviter un nouveau veto russe.

Pendant ce temps, le siège de la Ghouta orientale, un fief rebelle de la banlieue de Damas, a empiré. Plus de 500 civils ont été tués en sept jours de raids du régime dans cette enclave.

Ces deux dernières semaines, aucun membre du Conseil de sécurité n'a pris d'initiative pour tenter de mettre un terme à l'"enfer sur Terre", selon les termes du patron de l'ONU, Antonio Guterres.

La pression internationale - tardive - n'est réellement intervenue que dans les dernières 48 heures.

La situation dans la Ghouta orientale rappelle ce qui s'était passé en décembre 2016 à Alep. La Russie avait alors aussi gagné du temps avant que l'ONU ne contribue à un arrêt du siège de la ville et à son évacuation.

L'ambassadeur syrien à l'ONU, Bachar Jaafari, avait assumé jeudi cette comparaison.

"Oui la Ghouta orientale deviendra un nouvel Alep", mais Alep aujourd'hui, "ce sont des millions de personnes vivant tout à fait normalement", a-t-il dit. Avant de prédire qu'Idleb, autre foyer de guerre, deviendrait aussi à son tour un nouvel Alep.

Plus de 13,1 millions de Syriens ont actuellement besoin d'aide humanitaire, dont 6,1 millions de déplacés à l'intérieur du pays depuis le début de la guerre civile il y a sept ans. Le conflit a fait plus de 340.000 morts, sans parler des blessés et des disparus.

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