Le délai expire pour les réunifications de familles de migrants aux Etats-Unis

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Par Chris Lefkow - Washington (AFP)
Publié le 27 juillet 2018 - 01:42
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Une fillette manifestant à Chicago contre la séparation des familles de migrants
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© JIM YOUNG / AFP/Archives
Une fillette manifestant à Chicago contre la séparation des familles de migrants
© JIM YOUNG / AFP/Archives

Des centaines de familles de migrants entrés illégalement aux Etats-Unis et dont les enfants ont été séparés de leurs parents, provoquant un énorme tollé, étaient encore dans le flou jeudi, en attendant l'échéance fixée par la justice pour qu'ils soient réunis.

Un juge fédéral de Californie a ordonné que toutes les familles "éligibles" soient réunies avant 18H00 (22H00 GMT) jeudi.

Sont considérés comme "éligibles" les cas où les liens familiaux ont bien été déterminés, quand les parents n'ont pas d'antécédents criminels ou de maladie contagieuse, et quand ils n'ont pas renoncé aux retrouvailles.

Sur 2.551 familles séparées, avec des enfants entre 5 et 17 ans, 1.634 sont "éligibles", toujours selon les critères du gouvernement américain. Et plus de 1.000 d'entre elles ont déjà été réunies.

Mais l'administration Trump a déjà prévenu que 917 parents dont les familles ne répondent pas aux critères ne verraient pas leurs enfants avant la date butoir. Dans 463 cas, les parents ont déjà été expulsés des Etats-Unis.

- La tolérance zéro devant les tribunaux -

"Cela montre que l'unité familiale et le bien-être d'enfants déjà traumatisés n'est pas une priorité du gouvernement. Nous demandons à l'administration Trump à quelle échéance tous les enfants séparés seront réunis avec leur famille, et pourquoi ce n'est pas encore le cas", a réagi Hans Van de Weerd, le vice-président de l'International Rescue Committee (IRC), organisation d'aide aux réfugiés.

La politique de "tolérance zéro" de Donald Trump, mise en oeuvre entre avril et juin, a entraîné le placement en détention de milliers de personnes entrées illégalement aux Etats-Unis, clandestins comme demandeurs d'asile.

Mais, ce faisant, entre 2.300 et 3.000 enfants arrivés avec leurs parents ont été écartés et placés dans des centres du ministère de la Santé, situés parfois à des milliers de kilomètres.

L'indignation a été telle aux Etats-Unis que le président Trump a été obligé de revoir sa copie en juin, en interdisant par décret la séparation systématique des familles.

Cela n'a pas empêché fin juin le juge fédéral Dana Sabraw, qui siège à San Diego (Californie), d'ordonner aux autorités américaines qu'une centaine d'enfants migrants de moins de cinq ans soient réunis avant le 10 juillet avec leurs parents, et d'ici le 26 juillet, 22H00 GMT, pour ceux de plus de cinq ans.

Mardi, les avocats de l'administration américaine ont expliqué que 1.012 parents se trouvaient désormais avec leur progéniture.

De facto, "917 autres cas, y compris les 463 qui pourraient être hors des Etats-Unis, ne seront pas réunis avant l'échéance", a relevé auprès de l'AFP Adam Isacson, de l'ONG Washington Office on Latin America (WOLA).

"Trouver les parents au Mexique et en Amérique centrale sera une tâche longue et difficile", prévient Stephen Kang, avocat de la puissante organisation de défense des droits civiques ACLU, qui a porté plainte contre le gouvernement, demandant à ce que les familles soient rassemblées.

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