Le pape reçoit la famille de la Pakistanaise Asia Bibi et une victime de Boko Haram

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Par AFP - Cité du Vatican
Publié le 24 février 2018 - 17:47
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Le Colisée de Rome illuminé en rouge, à l'initiative de la fondation "Aide à l'Eglise en détresse", le 24 février 2018. 'une People gather for a ceremony outside of the Roman Colosseum, illuminated in
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Le Colisée de Rome illuminé en rouge, à l'initiative de la fondation "Aide à l'Eglise en détresse", le 24 février 2018.

'une People gather for a ceremony outside of the Roman Colo
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Le pape a reçu samedi au Vatican les proches d'Asia Bibi, une chrétienne pakistanaise condamnée à mort pour blasphème, ainsi qu'une jeune Nigériane victime de Boko Aram, qui ont témoigné en soirée devant le Colisée de Rome illuminé pour l'occasion en rouge.

"Je pense très souvent à ta mère et je prie pour elle", a assuré le pape François en embrassant Eisham, l'une des filles d'Asia Bibi, qui rencontrait le souverain pontife pour la deuxième fois, en compagnie de son père Ashiq Masiq, a rapporté la fondation Aide à l'Eglise en détresse.

Rebecca Bitrus, une chrétienne de 28 ans enlevée et séquestrée pendant deux ans par le groupe jihadiste Boko Haram, était également présente à cette audience privée. Arrachée à son époux, elle a été remariée à l'un de ses geôliers musulmans, dont elle est tombée enceinte avant de réussir à s'enfuir.

Aide à l'Eglise en détresse, fondation internationale de droit pontifical créée en 1947, soutient les chrétiens dans le monde confrontés à des difficultés matérielles ou à des persécutions. L'organisation finance 6.000 projets par an dans 140 pays. "Merci pour votre travail", a commenté le pape François en saluant samedi les dirigeants de l'organisation.

Lors de l'audience de 40 minutes "le pape a voulu prier expressément pour Asia Bibi et pour toutes les femmes encore prisonnières aujourd'hui de Boko Haram", a indiqué la fondation.

Cent cinq élèves d'un internat pour filles sont toujours portées disparues samedi, cinq jours après une attaque de Boko Haram à Dapchi, dans le nord-est du Nigeria. Une affaire qui rappelle l'enlèvement de 276 lycéennes à Chibok en avril 2014 qui avait donné à Boko Haram, dont le nom signifie "l'éducation occidentale est un péché", une tragique notoriété sur la scène internationale.

"Le témoignage de Rebecca et celui d'Asia Bibi représentent un modèle pour une société qui aujourd'hui a toujours plus peur de la douleur. Ce sont deux martyrs", a commenté le pape, après avoir écouté ses invités.

Samedi en fin d'après-midi, le Colisée de Rome ainsi que des bâtiments emblématiques de Mossoul (Irak) et d'Alep (Syrie) ont été illuminés en rouge en hommage aux martyrs chrétiens, à l'initiative de la fondation Aide à l'Eglise en détresse.

A cette occasion, Rebecca Bitrus, a raconté son calvaire aux mains de jihadistes de Boko Haram. "Ils m'ont demandé de rejeter ma foi chrétienne et m'ont torturée. Ils ont jeté mon fils d'un an dans un fleuve. Ils m'ont violée et m'ont donné un autre mari", a-t-elle précisé, en larmes.

La fille d'Asia Bibi a pour sa part souligné qu'elle était hantée par le souvenir de sa mère "emmenée avec une ceinture au cou". "Ils voulaient qu'elle épouse un musulman et elle a dit qu'elle n'abandonnerait pas sa foi et sa famille", a souligné la jeune fille.

Accusée de blasphème en 2009 puis emprisonnée, Asia Bibi, a été condamnée à mort après une dispute avec une musulmane car elle avait bu de l'eau dans le même verre, le rendant impur aux yeux de l'islam, a raconté son mari. En prison, on lui a souvent présenté de l'urine à boire.

La Cour suprême pakistanaise a renvoyé sine die le procès en appel de cette mère de cinq enfants et ouvrière agricole du Pendjab. Son cas est devenu emblématique des dérives de la législation réprimant le blasphème au Pakistan, souvent instrumentalisée, selon ses détracteurs, pour régler des conflits personnels via la diffusion de fausses accusations.

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