Venezuela : Etats-Unis et Russie demandent des votes de l'ONU

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Par AFP - Nations unies
Publié le 27 février 2019 - 21:15
Mis à jour le 28 février 2019 - 08:24
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Heurts entre manifestants et policiers vénézuéliens sur le pont Simon Bolivar, à Cucuta, en Colombie, le 23 février 2019
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© Luis ROBAYO / AFP
Heurts entre manifestants et policiers vénézuéliens sur le pont Simon Bolivar, à Cucuta, en Colombie, le 23 février 2019
© Luis ROBAYO / AFP

Le Conseil de sécurité est appelé à voter jeudi sur deux projets de résolution concurrents sur le Venezuela, l'un porté par les Etats-Unis, l'autre par la Russie, mais tous deux sont voués à l'échec, selon des diplomates.

Les deux textes doivent être soumis aux votes aux alentours de 09h30 locales (15h30 GMT).

Le texte américain appelle à des élections présidentielles "libres, justes et crédibles" et à des "livraisons d'aide humanitaire sans entraves" au Venezuela.

Lors du scrutin, il devrait s'attirer un veto de la Russie (voire de la Chine) qui a également appelé à un vote dans la foulée sur un texte de résolution concurrent, rejetant les menaces de recourir à la force et soulignant la première responsabilité du gouvernement vénézuélien pour toute aide internationale apportée au pays.

A la différence du premier texte proposé début février par les Etats-Unis, le projet amendé soumis aux 15 membres du Conseil n'apporte plus "un plein soutien" à l'Assemblée nationale dirigée par l'opposant Juan Guaido mais se borne "à noter l'autorité constitutionnelle" de cette enceinte.

Le nouveau texte "encourage les initiatives pacifiques, inclusives et crédibles" pour mettre un terme à la crise prolongée que connaît le pays, une mention qui ne figurait pas dans le précédent projet.

Comme ce dernier, le texte appelle à un processus électoral "sous supervision internationale, en conformité avec la Constitution du Venezuela", et demande au secrétaire général de l'ONU d'utiliser "ses bons offices" dans cette perspective.

La Russie et la Chine dénoncent depuis le début de la crise l'ingérence occidentale dans des affaires "internes" au Venezuela où sévit une grave crise économique. Elle juge que la volonté américaine d'y acheminer de l'aide humanitaire n'est qu'un prélude à un renversement du président Nicolas Maduro.

- "Ça ne sert à rien" -

Le projet de texte russe, qui était lui aussi sur la table du Conseil depuis début février, comprend deux nouveaux paragraphes, insistant sur "la nécessité d'un plein respect des principes d'humanité, de neutralité, d'impartialité et d'indépendance dans la fourniture d'une aide internationale".

Moscou estime depuis plusieurs semaines que l'aide américaine n'a d'autre objectif que de renverser Nicolas Maduro.

Le projet russe affirme aussi que "le gouvernement vénézuélien a un rôle principal pour l'émergence, l'organisation, la coordination et la concrétisation des efforts et initiatives relatifs à l'aide internationale sur son territoire national".

Selon des diplomates, si le texte américain bénéficie de neuf voix favorables au Conseil de sécurité - le nombre requis pour une adoption sans utilisation d'un veto par un membre permanent -, il n'en est pas de même pour la proposition russe.

Outre la Chine, Moscou ne pourrait bénéficier que du soutien de l'Afrique du Sud et de l'Indonésie.

A contrario, le texte de Washington est appuyé par les cinq membres européens du Conseil, et probablement du Koweit, du Pérou et de la République dominicaine. Certains diplomates tablent sur une abstention des Africains (Côte d'Ivoire, Guinée équatoriale, voire Afrique du Sud, en application d'une consigne de l'Union africaine) et de l'Indonésie.

Avec un ou deux vetos d'un côté et un nombre de voix insuffisant de l'autre, les deux initiatives, américaine et russe, sont vouées à l'échec et à l'ONU de nombreux diplomates ont du mal à expliquer l'intérêt de ces démarches. "Ça ne sert à rien" et ce sera match nul, conviennent certains d'entre eux.

Elles illustreront à nouveau au Conseil de sécurité la division internationale sur ce dossier.

Juan Guaido, qui s'est autoproclamé président par intérim le 23 janvier, est soutenu par une cinquantaine de pays dont les Etats-Unis, le Brésil ou la Colombie et une majorité des membres de l'Union européenne. Nicolas Maduro, qui a succédé en 2013 au défunt président Hugo Chavez et entamé un deuxième mandat le 10 janvier, est appuyé de son côté par un nombre équivalent de pays, incluant la Russie, la Chine, l'Iran, la Corée du Nord, la Syrie ou Cuba.

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