Les partisans de Bolsonaro en liesse dans les rues du Brésil

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Par Héctor VELASCO, con Lissy DE ABREU en Sao Paulo - Rio de Janeiro (AFP)
Publié le 29 octobre 2018 - 03:23
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Simpatizantes del presidente electo de Brasil, Jair Bolsonaro, celebran el 28 de octubre de 2018 en las calles de Rio de Janeiro
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© Carl DE SOUZA / AFP
Simpatizantes del presidente electo de Brasil, Jair Bolsonaro, celebran el 28 de octubre de 2018 en las calles de Rio de Janeiro
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Drapeaux brésiliens en main, t-shirts jaunes et verts sur le dos, des dizaines de milliers de Brésiliens sont descendus dans la rue dimanche soir pour célébrer l'élection du candidat d'extrême droite Jair Bolsonaro à l'issue d'une présidentielle très polarisée.

Devant le domicile de l'ancien parachutiste de l'armée, sur la plage de Barra da Tijuca, quartier aisé de Rio de Janeiro, sa victoire a été accueillie par une salve de feux d'artifice.

"Je n'ai rien à craindre du gouvernement d'un ancien militaire. Ce pays a besoin d'ordre. La situation ne pourrait pas être pire avec toute cette corruption et cette insécurité", s'est écriée les larmes aux yeux Jaz Lima, enseignante retraitée de 60 ans.

Les cris de joie ont vite laissé place aux insultes contre le Parti des Travailleurs (PT, gauche) du perdant du second tour Fernando Haddad et de son mentor, l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva, incarcéré pour corruption depuis avril.

Une grande poupée gonflable à l'effigie de Lula en habit rayé de prisonnier a été lancée dans les airs.

"Nous sommes le peuple indigné, exaspéré par la violence et la corruption. Le peuple a parlé. C'est la première fois que je me sens représenté", s'est exclamé André Luiz Lobo, chef d'entreprise noir de 38 ans.

Chantre de la dictature militaire (1964-1985), Jair Bolsonaro, que ses admirateurs les plus exaltés surnomment "Le Mythe", a obtenu près de 58 millions de voix en promettant de libéraliser le port d'arme pour régler les problèmes de violence.

Son geste de la main imitant un pistolet, devenu sa marque de fabrique, était reproduit sans cesse par ses partisans sur la plage de Barra da Tijuca.

Et pour ses détracteurs qui craignent pour le respect de la démocratie et des droits de l'Homme, Edelson Ribeiro, commerçant de 59 ans, a une réponse toute trouvée.

"Cette histoire de droits de l'Homme, c'est une invention, une mode. Les droits de l'homme pour qui? Pour les voyous qui sont en prison ou nous, qui sommes prisonniers de la violence?"

- "Libérés du communisme"-

Drapé dans un grand drapeau brésilien, Daniel Reunieri, avocat de 43 ans, était tout à sa joie dans l'avenue Paulista, principale artère de Sao Paulo, capitale économique et plus grande ville du pays.

"Bolsonaro est en train de tourner une page de la corruption au Brésil", a-t-il affirmé, la voix couverte par les détonations des feux d'artifice.

"Le Brésil a été libéré du communisme, du communisme de Cuba et du Venezuela", a scandé pour sa part Sheila Sani, 58 ans, agitant un grand drapeau jaune et vert.

Ariani et Luiz Machado, descendus dans la rue avec leur fille de trois ans, espèrent que le futur président "rendra à la nation sa grandeur", une phrase qui fait écho au slogan de Donald Trump "Make America great again".

Jair Bolsonaro n'a jamais caché sa grande admiration pour le président américain et s'exprime comme lui en permanence sur les réseaux sociaux, boudant les médias traditionnels.

Dans l'ensemble de ce pays aux dimensions continentales et alors que des centaines de milliers de Brésiliens étaient descendus dans les rues, aucune victime n'avait été rapportée dimanche en fin de soirée.

Des bousculades assez vives entre les deux camps ont eu lieu à Salvador de Bahia (nord-est) et une femme a été blessée dans des accrochages à Rio, mais sa vie n'était pas en danger.

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