Liban : deux leaders chrétiens de la guerre civile tournent la page d'une discorde meurtrière

Auteur:
 
Par AFP - Beyrouth
Publié le 14 novembre 2018 - 18:37
Mis à jour le 15 novembre 2018 - 10:44
Image
Photo diffusée par les forces libananaises montrant le chef de ce parti Samir Geagea (D) serrant la main de son rival historique Sleimane Frangié sous les auspices du patriarchie maronite Béchara Rahi
Crédits
© Aldo AYOUB / LEBANESE FORCES/AFP
Photo diffusée par les forces libananaises montrant le chef de ce parti Samir Geagea (D) serrant la main de son rival historique Sleimane Frangié sous les auspices du patriarchie m
© Aldo AYOUB / LEBANESE FORCES/AFP

Le Liban a été le témoin de la réconciliation entre les leaders chrétiens Sleimane Frangié et Samir Geagea, après des décennies d'antagonismes meurtriers entre leurs clans durant la guerre civile (1975-1990).

Samir Geagea, ancien membre des Phalanges chrétiennes, a été accusé d'avoir dirigé le commando qui a assassiné en 1978 les parents de M. Frangié et sa soeur de trois ans dans le nord du Liban. Jeune garçon à l'époque, M. Frangié doit sa survie à son absence des lieux.

Les deux clans ont des positions diamétralement opposées en ce qui concerne la relation avec le pouvoir syrien. A la tête des Forces libanaises, M. Geagea a toujours été farouchement opposé au régime de Damas, tandis que Sleimane Frangié est un ami d'enfance du président Bachar al-Assad.

Toutefois, les deux hommes se sont retrouvés mercredi au siège du patriarcat maronite dans la localité de Bkerké, au nord de Beyrouth, pour une rencontre devant les médias.

Le patriarche Béchara Rahi a salué une "rencontre historique" entre les deux responsables, qui ont signé un document confirmant "leur volonté commune de tourner la page du passé, et aller vers de nouveaux horizons, dans leurs rapports sur le plan humain, social, politique et national", selon le texte lu à la télévision.

Au moment de l'assassinat, le chef des Phalangistes, Bachir Gemayel, essayait de réunir sous sa coupe, de gré ou de force, toutes les milices chrétiennes.

L'assaut avait alors été donné contre la région d'Ehden, fief des Frangié. M. Geagea y participait mais, selon ses partisans, il n'a pas pris part au meurtre de la famille: blessé à une main, il avait dû être transporté à l'hôpital.

Les deux hommes sont originaires du nord du Liban, où se trouvent leurs fiefs historiques. Chacun à sa manière a payé le prix de la guerre civile.

Suite à l'assassinat de ses parents, M. Frangié a quitté l'école pour devenir à 17 ans chef de la milice Marada avant d'être élu à partir de 1991, et presque sans discontinuer, député dans le fief familial.

Son grand-père, une des figures du camp chrétien, était président quand la guerre civile a commencé et c'est lui qui a réclamé en mai 1976 l'intervention de l'armée syrienne.

Quant à M. Geagea, il est le seul "seigneur de guerre" à s'être retrouvé derrière les barreaux, purgeant une peine de 11 ans de prison pour des assassinats et explosions menées par sa faction.

Ses partisans avaient dénoncé "une machination syrienne", accusant Damas de vouloir l'évincer de la scène politique. Il a été libéré en 2005 après une amnistie générale décrétée par le Parlement.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.